Aussi discret que prolixe, ce Brestois mal connu continue de séduire. Critique.
Touche-à-tout est un terme qui semble avoir été inventé pour qualifier le Breton Arnaud Le Gouëfflec. Ce quarantenaire est à la fois romancier, scénariste de BD, organisateur de concerts, professeur de français, patron d’une maison de disques et musicien. Compositeur aguerri (une quarantaine d’albums à son actif, et de multiples collaborations, avec Dominique A, Jad Fair, Damo Suzuki (Can) ou Eugène Chadbourne, dont il collectionne patiemment les innombrables disques), il se contente ici d’écrire les textes et de les chanter, confiant les musiques à Olivier Polard et les arrangements à John Trap, l’un de ses fidèles associés.
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La voix de Le Gouëfflec, faussement fragile, ce qui en décuple l’émotion, rappelle celle de Miossec. La comparaison s’arrête là. L’ambiance de ce beau disque se situe entre folk minimaliste et références post-punk (rythmique binaire, basse ronde et appuyée, sons de cloches épars, fins de morceaux qui partent en drone-ambient), offrant de nouveaux atours à ce qu’on appelle (encore ?) la chanson française. “Mieux vaut trouver la mort/Que de ne trouver rien”, scande Arnaud dans le morceau d’ouverture. Vu le nombre de trouvailles, de petits secrets cachés, d’astuces mélodiques dénichées ici et là, on ne se fait pas de souci pour lui.
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