Dans vos écoutilles cette semaine : le nouvel album de Vald, les rééditions “délice” et “deluxe” des très beaux disques de Juliette Armanet et Fishbach, le deuxième LP de Rhye, ainsi que les tout derniers projets des producteurs français Perez et Crayon.
Vald – XEU
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Un peu plus de 364 jours après la parution d’un premier album remarqué, Agartha (120 000 exemplaires vendus), Vald, le rappeur d’Aulnay-sous-Bois, est de retour avec son deuxième disque, XEU. Dans ce projet très varié, mais cohérent, dont la grande majorité des instrus ont été faites par son ami, le beatmaker Seezy (15 titres sur 17), Vald jongle entre les styles avec aisance, et sérieux. Après avoir construit le squelette du disque depuis sa chambre, Vald et son équipe s’envolent pour Los Angeles où ils enregistrent XEU, depuis la maison qu’ils louent, sans ingénieur du son local. La première partie du disque est très hardcore et propose une série de bangers puissants, tous plus efficaces les uns que les autres (Primitif ; Seum ; DQTP…). La suite est un condensé de titres homogènes, avec quelques délires comme Dragon avec Fianso, ou le très EDM Génial (on cite au passage Réflexions Basses, une mélancolie de story-telling à base d’effluves d’alcool). En plus d’un morceau avec Sofiane donc, on retrouve Sirius et “son rappeur fétiche” Suikon Blaz AD. Et si vous ne l’avez pas encore vu, on vous propose de regarder le clip de Désaccordé – que vous avez sûrement déjà entendu pour le coup.
À écouter sur Apple Music.
Juliette Armanet – Petite amie (édition délice)
Juliette Armanet aura choisi avril 2017 et la sortie de son premier album Petite amie, pour s’imposer comme l’une des figures de proue de cette nouvelle scène française, hyper enthousiasmante. Des mois plus loin, et un disque d’or en poche (soit 50 000 copies écoulées), celle qui est toujours accrochée à un piano gonfle sa Petite Amie, la rend encore plus délicieuse, en lui offrant des titres supplémentaires (et toujours aussi beaux) Petite amie, La Nuit et le plus détonnant Loulou. On vous susurre aussi, rapidement, que la chanteuse est en course pour le précieux sésame “Album révélation de l’année” aux Victoires de la Musique ; c’est dit. Sinon, son tout dernier clip, celui du très chic L’Indien, est sorti il y a quelques jours : une nouvelle flèche d’amour signée Juliette Armanet et réalisé par Pablo Padovani (leader de Moodoïd). Qui a cru que la variété française n’était plus un symbole du chic ?
À écouter sur Apple Music.
Fishbach – À ta merci (version deluxe)
Tout comme Juliette Armanet, Fishbach est elle aussi une instigatrice de ce vent nouveau qui souffle sur la chanson française. Ce vent devenait tempête il y a presque un an, lorsque la jeune Ardennaise publiait son premier album À ta merci, un disque attendu comme rarement pour un projet émergent. Aujourd’hui, Fishbach propose une version deluxe de ce disque que nous avions vraiment adoré, en rajoutant 7 titres au 12 morceaux initiaux. Il y a des inédits comme l’ultramoderne et très pop Dans une boîte en papier, ou encore une nouvelle version de Un beau langage – appelée Ajmal Logha – interprété en compagnie compositeur et multi-instrumentiste franco-libanais Bachar Mar-Khalifé. Des versions live de certains de ses titres comme La Babouche, le brûlant Feu, ou encore le très émouvant À ta merci, captés lors de son concert spécial au Bataclan (octobre 2017) complètent la tracklist de cette réédition. Vous pouvez le revoir grâce à nos confrères de Culturebox (en cliquant sur ce lien), ou sinon, écouter tout de suite la version orientale et délicieuse de Un beau langage.
À écouter sur Apple Music.
Rhye – Blood
Désormais séparé de Robin Hannibal dont la spécialité était la production, Mike Milosh, le garçon de Los Angeles, a tout juste sorti son deuxième disque, Blood : un voyage au pays du doux, où sa voix de velours s’impose en narrateur. Très à l’aise seul, le songwritter de talent publie un album dans la continuité du précédent Woman, en osant tout de même quelques nouvelles choses ; comme avec Taste (en écoute ci-dessous), le tube du disque, plus rythmé et enjoué. Le reste de l’album est empreint de délicatesse et de sonorités chaudes. Ah, si on pouvait attraper un nuage et se confiner dans sa robe cotonneuse pour écouter le projet, on serait sans doute dans les meilleures conditions possibles. En attendant que cela devienne possible, un feu de cheminée et une large couette remontée jusqu’au nez feront amplement l’affaire. Rhye sera de passage à Paris le 23 mars prochain pour un concert spécial au Trabendo.
À écouter sur Apple Music.
Perez – Cavernes
C’est depuis Berlin, l’un des points les plus visibles sur la carte du monde “Musique Electronique”, que Perez a confectionné son deuxième album. Avec son ami Strip Steve, le Bordelais a donné à sa musique un aspect plus “club”, mélangeant habilement les styles du genre, mariant une techno froide à une house séduisante, faisant la part belle à la chanson française ; allant même jusqu’à un disco dénué de ses codes classiques avec Niki, le single puissant de l’album. Pour accompagner ces sonorités bien connues par les noctambules avertis, Perez s’impose aussi comme un conteur d’histoires chevronné, où la fiction occupe une place centrale : suffit d’écouter T-shirt, ou bien Le Dernier tube de l’été, toujours efficace en hiver. Comme on l’écrivait déjà, si vous êtes fan de football et que vous supportez le club de Bordeaux, : en 2018, PEREZ est la seule raison de rester fier d’être un Girondin de Bordeaux.
Crayon – Post Blue
Membre depuis plusieurs années maintenant de la superbe maison de disque Roche Musique – dont on vous résumait la philosophie : il n’est pas nécessaire d’avoir un son qui tabasse pour faire danser la foule – Crayon, vient tout juste de dessiner son deuxième EP. Un disque très agréable constitué de 7 titres, qui, tous, réhabilitent la soul en lui donnant des contours électroniques, modernes. En plus des deux tops singles, le lascif et séduisant Faith (avec Stanislas Blu et Gracy Hopkins) le plus minimal et cadencé After the Tone, le producteur s’est amusé à Bon Iver-ifier son titre d’ouverture, Pink, ou la voix de Lossapardo ressemble (presque) à celle de Justin Vernom. Que dire du morceau de fermeture de cet EP, I Came by to Let you Know that I’m Leaving, un sample du sublime Je suis venu te dire que je m’en vais, si ce n’est qu’il est d’une beauté fatale ? La classe.
À écouter sur sur Apple Music.
{"type":"Banniere-Basse"}