De la santería au jazz, une chanteuse éclatante. Critique et écoute.
Nouvelle égérie de Gilles Peterson, cette Cubaine de 23 ans s’est signalée il y a quelques mois à l’attention de la planète par une visite tellurique et percussive du standard de jazz Cry Me a River (mais elle s’est après tout produite en compagnie de Wynton Marsalis). Brouillant délibérément les pistes en appariant salsa, reggaeton et electro rumba, ce premier album d’une artiste expressive et organique bouscule les fondamentaux de la scène cubaine.
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Daymé Arocena revendique les racines de la santería, religion polythéiste initiée par les esclaves de l’île, et du vaudou, et en s’ouvrant à une écriture exigeante distille quelques mignardises de production. On adjoint au menu des pistes de chant multipliées pour en magnifier l’ampleur, des pyrotechnies vocales à répétition, et quelques invités de choix issus d’une scène jazz curieuse de tout (dont le contrebassiste Neil Charles et le pianiste Rob Mitchell).
L’immédiateté de son art, la virtuosité de son chant et quelques audaces (El Ruso, en hommage à sa mère contrainte d’apprendre le russe en plein embargo américain) positionnent cette nouvelle diva des Caraïbes en première ligne de la musique de son île.
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