« Beauty Will Save the World » : le titre de l’album l’affirme, avec raison : la beauté peut sauver le monde. Critique.
Depuis presque trente ans, en lisière de terrae incognitae hantées par Legendary Pink Dots ou Current 93, ce collectif de Liverpool a développé, entre psychédélisme, folk et musique sacrée, un patois, un esperanto aussi chatoyant que cabalistique. Un de ses albums s’appelle Paradis, un autre Liturgie pour la fin des temps. Et c’est entre ces extrêmes que se joue le folklore désolé et fervent de ce nouvel album, cérémonie païenne à laquelle ne manquent que des images de masques et de carnavals de l’effroi.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Et pourtant, derrière ces souffles glacés, ces incantations à cauchemarder debout, on reste fasciné, hébété, engourdi face à ce premier album en vingt ans et sa musique aux hypnoses patientes, aux profondeurs parfois insondables (combien de pistes utilisent-ils pour créer ces silences ???), aux orchestrations de milords excentriques. Aussi Satie que sadique, Suspended on a Cross, par exemple, est une chanson généreuse en frissons : de terreur, de plaisir. A l’image d’un album qui, sous ses airs opaques, n’est que beauté, bonté.
{"type":"Banniere-Basse"}