La majesté incontinente a livré en ligne un nouvel album paradoxal. Critique.
Prince n’aurait-il rien compris à l’époque ? A charge : une publication exclusive en première semaine de son dernier disque, HitnRun, sur Tidal (seulement 560 000 abonnés). On peut s’interroger sur la stratégie suicidaire qui consiste à soustraire un album de Spotify (15 millions de premiums) au moment où Pitchfork élit Purple Rain meilleure chanson des années 80. Jusque-là, rien de nouveau under the cherry moon. Plus inquiétante, la remise des clés de Paisley Park à un jeunot-bigot-disciple-de-Zedd, une quasi-première au royaume pourpre.
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Produit par Joshua Welton, HitnRun est un album paradoxal façon remix soca dance d’Art Official Age, moins d’un an après sa sortie. Effets EDM grandiloquents (voix ralenties répétées jusqu’à l’ennui, synthés rave Prisunic…), featurings (Rita Ora, Judith Hill…), autocitations (Shut This down = My Name Is Prince), paroles baroques (“something’ burnin’ on the stove, it must b the pasta” en clôture), bouses indignes (Fallinlove2nite, Like a Mack, Mr. Nelson)… Mais aussi voix cristalline et basslines funkyssimes. Il faudra en tous cas être excessivement patient (ou maso) pour atteindre, en face B, la “shakin” X’s Face, l’intriguante Hardrocklover ou la délicate June.
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