Invités par le réalisateur Todd Solondz à venir enregistrer sur place la musique de son dernier film Storytelling, les boy-scouts de Belle And Sebastian ont donc embarqué pour New York en février 2001. Leur orgueil sera vite douché lorsqu’ils apprendront que six minutes à peine de leur jolie musique auront survécu au scalpel du montage. […]
Invités par le réalisateur Todd Solondz à venir enregistrer sur place la musique de son dernier film Storytelling, les boy-scouts de Belle And Sebastian ont donc embarqué pour New York en février 2001. Leur orgueil sera vite douché lorsqu’ils apprendront que six minutes à peine de leur jolie musique auront survécu au scalpel du montage. Difficilement exploitable hors du cadre du film, toutes les chansons évoquant des personnages ou des situations précises, plus d’une demi-heure de bande leur restait donc sur les bras (et sur l’estomac). Donc Belle And Sebastian a décidé de se faire son propre film en publiant in extenso les sept instrumentaux ainsi que les six pop-songs non retenues au générique, le tout entrecoupé de séquences de dialogues extraits de Storytelling.
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Leur modèle inconscient semble avoir été Midnight Cowboy, non seulement pour le moelleux des chansons à la Everybody s Talking mais aussi pour les plages instrumentales façon John Barry avec piano, arpèges de guitare douze-cordes, violons discrètement pigeonnants et harmonica mélancolique. Si certains thèmes font doucement sourire pour leurs emprunts maladroits (la guitare Jeux interdits et les trompettes Demoiselles de Rochefort de Consuelo), l’ensemble du score s’avère d’assez élégante facture, quoique un tantinet scolaire, voire catéchiste.
Les chansons, quant à elles, sans jamais s’écarter de la grille habituelle de Belle And Sebastian, parviennent encore à éblouir, même si l’amateur éclairé de soft-rock et de sunshine-pop aura l’impression de les avoir déjà entendues mille fois : chez Love (Black and White Unite), les Paper Dolls (Storytelling), chez les Kinks (Wandering Alone) ou chez Belle And Sebastian. Car l’ultravitaminé Scooby Driver et le nostalgique Big John Shaft figurent assurément parmi les plus belles réussites du groupe.
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