Acidulées, néopop, les œuvres de Josh Sperling transcendent le ludisme pour créer l’émotion.
Entre des couleurs si vives qu’elles en sont presque aveuglantes et des formes géométriques si simples qu’elles semblent inaccomplies, les objets de Josh Sperling débordent du cadre formel classique – peinture ou sculpture ? – et excèdent la question du goût – néopop ou kitsch ?
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Face à ces œuvres ludiques, aux formes improbables et aux couleurs outrancières, le spectateur se cache à lui-même un trouble inavouable : mais par quelle ruse l’artiste génère-t-il un effet d’étonnement, au point que la fonction purement décorative s’efface ici sous le signe d’une épaisseur quasi métaphysique ? Qu’est-ce qui dans ce jeu entre les couleurs acidulées et les signes géométriques génère le plaisir ? Peut-être précisément la douceur de ces lignes, la fragilité de ces formes, la drôlerie de ces signes.
Quelque chose de fragile
A la fois hors du temps et rattachées à l’histoire de l’art (de Fernand Léger à Keith Haring, de Jean Arp à Frank Stella, de Paul Feeley à Ellsworth Kelly, jusqu’aux motifs du mouvement postmoderne en design italien Memphis), les pièces de Sperling sont saturées de références. Sans qu’elles écrasent pour autant. Quelque chose de fragile se rejoue chez Sperling dans son goût pour une abstraction concrète, puisée dans l’imaginaire régressif des jeux de l’enfance et des couleurs primaires qui les encapsulent.
Chasing Rainbows Jusqu’au 24 février, Galerie Emmanuel Perrotin, Paris IIIe
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