Un duo de magiciens qui jette des sorts à nos oreilles. Critique.
Un jour de 1978, par une suite d’événements improbables, le saxophoniste Sonny Rollins et le bassiste de funk aux lunettes en forme d’étoiles Bootsy Collins atterrissent dans le studio du groupe de rock allemand mutant Can. Celui-ci, hospitalier, les invite à improviser pendant des heures.
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Devenu une légende urbaine, le résultat de ces mystérieuses sessions est resté secret jusqu’à aujourd’hui. Mais, avant d’être révélé, il a été savamment malaxé et remixé. Attention, tout ce qui précède tient de l’affabulation. Ce délire fiévreux reflète néanmoins le joyeux trouble causé par Lollopy Dripper. Association de deux fortes têtes de l’electro allemande – Burnt Friedman et Uwe Schmidt, alias Señor Coconut –, le duo Flanger s’amuse à jouer avec nos sens.
Armé de machines, aidé par un saxophoniste (d’où le très Tom Waits Heady Man), il crée des morceaux aux effets d’hallucinations sonores où jazz, techno et funk oublient leurs différences pour mieux se liquéfier sensuellement. Les beats et les pistes s’entrechoquent, disparaissent comme avalés par des sables mouvants avant de renaître quelques mesures plus loin. Ultime avertissement : de multiples écoutes sont nécessaires pour être sûr de ne pas avoir tout rêvé.
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