Quinze ans après un premier essai qui a rendu crédible le hip-hop anglais, le désormais quadragénaire ne s’arrête pas. Critique.
Alors que des collègues plus jeunes (tel Dizzee Rascal) ont été pris en flag de virage putassier ou bling-bling, lui n’a pas transigé. Jamais victime des modes, Roots Manuva préfère depuis ses débuts posséder son propre sound-system plutôt que d’aboyer avec les autres. Quinze ans après un premier essai qui a rendu crédible le hip-hop anglais, Roots Manuva, désormais quadragénaire, continue. Non pas par carriérisme, mais parce qu’il a quelque chose sur le cœur, parce que l’urgence l’exige.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
En ouverture de ce sixième album, l’énorme Hard Bastards dresse ainsi un constat déprimant de la classe moyenne anglaise (et ses trois générations de chômeurs). A plusieurs occasions, on jurerait même entendre Roots rapper en sanglotant, tellement la situation le touche. En fin de parcours, le temps de la lamentation soul Fighting for?, il se demande d’ailleurs à quoi bon continuer de lutter.
Mais cette dernière interrogation cache mal toute la combativité dont il fait preuve. Le flow prêt à gronder, il prouve partout ailleurs qu’il n’a pas rendu les armes. D’autant qu’il reçoit le renfort d’un panel de producteurs combinant expérience et fraîcheur : Adrian Sherwood, Four Tet, Switch ou le rookie Fred.
{"type":"Banniere-Basse"}