La retour d’une chanteuse malienne miraculeuse et miraculée. Critique.
La voix de Kandia Kouyaté donnait le vertige, mettait en transe. On l’appelait “la Dangereuse”. Mais en 2004, la griotte malienne subit un grave accident cérébral et chavire à son tour, au point d’interrompre sa carrière. Elle perd jusqu’à l’usage de la parole. Autant dire que ce nouvel album s’apparente à un miracle. En vérité, il s’agit d’une œuvre de résilience, de patiente reconquête.
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Une longue remontée vers la lumière due en premier lieu au producteur Ibrahima Sylla, qui a su convaincre la chanteuse de revenir en studio, sans hélas pouvoir goûter les fruits de son obstination, puisqu’il est mort en 2013. C’est sa fille Binetou qui accompagne cette “renaissance”, épaulée par François Bréant aux arrangements, avec pour objectif de restituer à l’art du djeliya sa vérité primitive.
Un beau retour rappelant que celui qui se bat pour survivre est, comme l’écrit Pierre Zaoui, “le plus haut des vivants”, “le généreux”, “la vertu qui donne”.
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