Un récit elliptique, profondément humain, sur la situation du pays scandinave tiraillé entre alliance avec l’Axe et invasions russes.
La position de la Finlande pendant la Seconde Guerre mondiale fut complexe, le pays se retrouvant pris en tenaille entre l’Allemagne et l’URSS, alliée avec la première et envahie à plusieurs reprises par la seconde. L’auteure finlandaise Hanneriina Moisseinen se concentre sur l’invasion de la Carélie par les Russes en 1944, qui a forcé les habitants de la province à l’exode.
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Récit très elliptique et économe en texte, La Terre perdue ne revient pas sur l’histoire du conflit. Il n’est jamais dit clairement qui sont les ennemis car l’important n’est pas là. L’important, ce sont ces hommes – et leurs animaux –, contraints de fuir, victimes de cette guerre qui les dépasse, abandonnant peut-être à tout jamais leur ancienne vie et leurs possessions.
Pour illustrer cet exil forcé, Hanneriina Moisseinen place au cœur du récit une jeune fille qui doit partir avec son troupeau de vaches, et un soldat qui échappe à la mort et déserte, traumatisé. Les planches sobres, au crayon, sont entrecoupées de photos d’époque en noir et blanc, poignantes, parfois dérangeantes. Un récit d’une profonde humanité.
La Terre perdue (Actes Sud/L’An2), traduit du finnois par Kirsi Kinnunen, 240 p., 26 €
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