Le groupe de presse Condé Nast – propriétaire des magazines Vogue, Glamour et GQ – a diffusé cette semaine un guide de conduite destiné à limiter et prévenir les occasions de harcèlement sexuel. Aucune mention n’a été faite des affaires en cours impliquant les photographes de mode Terry Richardson, Mario Testino et Bruce Weber, fréquents collaborateurs de Condé Nast.
Hier, la mannequin et actrice Kate Upton a enflammé Twitter en sous-entendant que Paul Marciano, co-créateur de la marque de prêt-à-porter Guess, devrait rejoindre Terry Richardson, Bruce Weber et Mario Testino aux rangs des grands harceleurs de la mode. « Il est décevant qu’une célèbre marque pour femmes comme Guess garde Paul Marciano comme son directeur artistique, » écrit la mannequin, finissant son Tweet par le hashtag #MeToo. Si Kate Upton ne se mouille pas – elle ne cite aucun fait précis, ajoutant juste sur Instagram « Il ne devrait pas avoir le droit d’utiliser son pouvoir dans l’industrie pour harceler sexuellement et moralement les femmes » – certaines utilisatrices ont confirmé ses dires, révélant que le comportement de Paul Marciano était bien connu de tous.
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Pour lutter contre le harcèlement dans la mode, le groupe de presse Condé Nast, propriétaire des titres Vogue, Glamour et GQ, a diffusé cette semaine son guide de conduite à suivre sur un shooting de mode, afin de poser des limites un peu moins floues à cet exercice parfois à risque. Ce guide de conduite a été lancé en octobre, à la suite de l’affaire Weinstein et du blacklistage du photographe de mode Terry Richardson, accusé par plusieurs femmes d’actions sordides, des titres du groupe de presse. 150 responsables de castings, publicitaires, agents, stylistes, rédacteurs et mannequins ont été consultés pour la mise en place de ce guide, dont voici un extrait :
– Tous les mannequins doivent être âgés de 18 ans minimum. Si des exceptions sont nécessaires, par exemple si le shooting implique des enfants, ceux-ci doivent être accompagnés par une personne désignée par l’agence.
– Tout shooting incluant de la nudité, des tenues légères, de la lingerie, des maillots de bain, des animaux, la consommation simulée d’alcool ou de drogues ou des positions suggestives doit être approuvé au préalable par le sujet. Les participants au shooting ne doivent en aucun cas être sous l’emprise de l’alcool ou de drogues.
– Un espace privé doit être mis à la disposition de chaque sujet sur le plateau pour leur permettre de se changer. Le reste du temps, les sujets ne doivent pas être laissés seuls avec un photographe, maquilleur, ou tout autre participant pendant un shooting.
– Tous les participants d’un shooting photo ou d’un tournage vidéo doivent se comporter de façon professionnelle et ne pas se livrer à des actes de harcèlement. Les comportements inacceptables sont les suivants : faire des avances ou propositions de nature sexuelle; tout type d’activité ou de contact sexuel; toute suggestion, directe ou sous-entendue, que la soumission ou le refus d’un acte sexuel affecteront la capacité d’un individu à travailler ou non pour un projet Condé Nast; la diffusion de matériel pornographique ou obscène; les commentaires offensants sur le sexe, les origines, la couleur de peau, le poids, le physique, la taille, la religion, l’âge, le handicap, l’orientation sexuelle ou le choix de genre d’une personne; les menaces physiques et attaques.
Se focalisant sur le comportement à adopter pour « éviter » le risque de harcèlement, le groupe n’a pas diffusé d’informations concernant les trois affaires de harcèlement sexuel en cours dans la mode, impliquant les photographes Terry Richardson, Mario Testino et Bruce Weber. A quand une charte examinant le comportement d’un photographe avant de l’embaucher sur une publication ?
L’intégralité du guide est à retrouver ici.
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