A la fin de chaque semaine, LesInrocks.com font le point sur le procès Clearstream. Faits marquants, petites phrases, instants d’audience… Deuxième épisode : Plenel n’est pas au courant, Villepin parle, Devedjian extrapole.
Lundi, au procès Clearstream, c’était le jour des parties civiles. Une main a rajouté leur nom dans les listings. Le problème étant de définir quelle main. Imad Lahoud affirme qu’il a agi sur ordre de Jean-Louis Gergorin, qui met en cause Dominique de Villepin. Vous suivez ?
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A l’audience, les parties civiles – souvent des « personnalités », Brice Hortefeux, Dominique Baudis, Jean-Pierre Chevènement, Jean-Charles Marchiani et bien sûr Nicolas Sarkozy – ne sont pas nombreuses. L’ex-patron de Thomson Alain Gomez accuse l’ancien vice-président d’EADS. « Il y a une signature qui est celle de Gergorin. » Pierre Martinez, ancien patron de la brigade financière et ex du Crédit Lyonnais, dit en substance la même chose.
Le journaliste Edwy Plenel, lui aussi injustement listé, s’indigne. « Des policiers, des responsables de la DGSE, des ministres étaient au courant, et moi je ne l’étais pas. Comment? Pourquoi? Je ne le sais toujours pas ». Il met Villepin hors de cause : « il me paraît clair que Dominique de Villepin n’est ni l’organisateur ni le commanditaire de la calomnie dont j’ai été victime ».
Devant la presse, Dominique de Villepin en fait une question d’honneur. « Je suis heureux de pouvoir aujourd’hui apporter ma contribution à l’émergence de la vérité dans une affaire où les mensonges et les manipulations ont obscurci cette vérité », déclare l’ancien Premier ministre. Par un couac technique, le message est retransmis dans la salle d’audience, où l’on entend Villepin qui n’y est pas.
Une fois à la barre, il reste catégorique : « Je n’ai jamais eu connaissance de ces listings, je ne les ai jamais eus entre les mains ». Pressé par le procureur, il s’énerve : « Je veux bien qu’on tire tous les fils, toutes les pelotes… Mais votre tentative a quelque chose de désespéré. Vous n’arriverez pas à démontrer une implication du ministre que j’ai été pour des actions que je n’ai pas commises. »
Le patatras de la semaine (il en faut toujours un) a été commis par Patrick Devedjian. Friand de métaphores, il a comparé le procès Clearstream à l’affaire Dreyfus, ce qui n’est pas du meilleur goût. « Ca ne vous rappelle rien, la falsification d’un bordereau pour faire accuser quelqu’un? Cent ans après, est-ce encore possible? », s’est-il interrogé sur France Inter. En précisant toutefois que « ça n’a pas la dimension de l’affaire Dreyfus » même si « le mécanisme est exactement le même. »
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