Le film des dernières répétitions de Michael a attiré les fans en manque d’images.
La queue
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Dans la file d’attente de 11h30, les spectateurs gardent leur calme. Rien à voir avec les groupies hurlantes, déguisées et dansantes du Grand Rex quelques heures plus tôt. « Je ne suis pas un vrai fan, je suis venu par curiosité, pour voir les dernières répétitions. » Un employé du cinéma lance à celui qui doit garder la foule : « C’est pour Michael tout ça ? » Oui. C’est vrai qu’il y a du monde compte tenu de l’heure. Le cinéma passe en boucle ses tubes, pour mettre dans l’ambiance. Un jeune homme, ni hurlant ni déguisé non plus (déception), se réjouit d’avance. « J’avais acheté ma place pour le concert de Londres, alors ça me fait une compensation. Dès que j’ai su la date de sortie du film, j’ai pris un jour de congé. » NB : Si votre voisin de bureau vous dit qu’il est malade aujourd’hui, dénoncez le. La salle se remplit à moitié. Une jeune femme confie : « tout ce qui sortira sur Michael Jackson, j’irai le voir. »
Le film
Il faut se rendre à l’évidence, même si c’est douloureux : le héros meurt à la fin. Heureusement pour cette spectatrice qui de toute façon s’éponge les yeux en sortant, le film ne s’attarde pas sur cette triste issue. Et se concentre sur un hommage délirant. Deux heures de répétitions, où l’on voit le King of Pop de près (parfois de trop près, hiiiiiiiiii).
Pour un admirateur de Michael, This is it restera un document incomparable sur les dernières semaines du chanteur et la préparation du concert de Londres, qui n’a jamais eu lieu. Le montage superpose les images du chanteur aux projections prévues sur l’écran géant, assez grandioses. Voire mégalo. On en sort avec une bonne idée de ce qu’aurait été le concert et des rapports de la star avec ses musiciens. Entre deux « God bless you » (Dieu vous bénisse), Michael laisse entrevoir sa volonté de contrôle absolu sur l’interprétation et la mise en scène.
Pour le spectateur lambda, au mieux c’est drôle, au pire c’est chiant. L’entourage du chanteur n’arrête pas de larmoyer sur son génie. Les danseurs castés pour se produire à Londres vivent trop d’émotions, ça y est ils chialent. Des fois, Michael dit des trucs bizarres aux musiciens, comme « regardez moi pour le rugissement ». Le reste du temps, il chante et il danse pour s’entraîner, passant d’une veste pailletée à une chemise lamée. Il le fait bien, hein, c’est Michael Jackson quand même. Il s’envole dans une nacelle, fait rebondir ses danseurs grâce à des trappes qui les font jaillir sur la scène comme des petits toasts, tourne un remake de Gilda pour l’écran géant et affirme, sans rire : « J’aime les arbres ».
Le débrief
A la sortie les gens sont tristes et contents, hésitant entre « c’est dur » et « c’est très beau ». Nous on se dit que c’est fini.
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