Comme chaque année, la Viennale proposait la crème de la crème des sélections de Berlin, Cannes et Venise. Occasion unique pour le public autrichien de découvrir des films en manque de distributeurs. Et session de rattrapage idéale pour découvrir un aussi beau film que L’Orphelin d’Anyang de Wang Chao, manqué à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes. Mélodrame modeste et discret, le film achève de démontrer l’existence d’une école réaliste chinoise.
Mais, en plus de la présence à Vienne de la toujours très digne Fay Wray et de la très complète rétrospective consacrée aux cinémas d’Asie centrale, un des événements de cette Viennale était la première projection publique de Dream Work, le dernier opus du génial Peter Tscherkassky. Troisième partie de la « Trilogie en CinémaScope », Dream Work est un joyau de 11 minutes, en noir et blanc, qui reprend la méthode du found footage (avec des plans de L’Emprise de Sidney J. Furie) pour composer le rêve mouillé d’une dormeuse. D’un érotisme intense, le film séduit en agressant tous les sens. Depuis, les Parisiens attentifs ont pu découvrir ce pur objet de fascination à la Cinémathèque française.
De son côté, France Cinéma proposait sa vitrine annuelle de la production française. Mais les deux grandes affaires étaient une rencontre au sommet entre producteurs français et italiens, d’où il ressortit que les premiers ont tout et se plaignent beaucoup et les seconds, plus rien ou presque et sans aucun espoir que ça s’arrange , et la mini-rétrospective consacrée à Jean Renoir. Toujours un tantinet provocateur, le facétieux Aldo Tassone tenait à provoquer le débat voire la polémique autour de la statue du Patron et d’un prétendu « mythe Renoir ». Il nous a suffi de revoir La Grande Illusion, souvent mal considéré par les renoiriens intégristes, pour balayer cette hypothèse iconoclaste d’un revers de main.
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