Selon une information du “Monde”,
le parquet a ouvert une enquête préliminaire contre le ministre du budget après le dépôt d’une plainte pour viol. Il a pour sa part porté plainte pour dénonciation calomnieuse.
Le 15 janvier sur France Info, Gérald Darmanin, faisait une confidence troublante. Comme il l’avait affirmé à la revue Charles, il réaffirmait sa tentation de tout lâcher pour ouvrir un bar à Sienne, en Italie. En cause, l’animosité dont il ferait l’objet. Il raconte en effet recevoir des “menaces de mort”, et même qu’“une lettre de dénonciation calomnieuse, une lettre infâme” avait été envoyée peu après sa nomination au Garde des Sceaux. Une lettre écrite par un homme qui l’accusait “d’abus de faiblesse, d’abus de pouvoir, voire de viol”, rapportait M. Darmanin. Le parquet avait ouvert une enquête pour ces faits qui remontraient à 2009 (il avait 26 ans). Elle a été classée en juillet 2017 pour “absence totale d’infraction”. Le ministre des Comptes publics avait pour sa part déposé une plainte en dénonciation calomnieuse.
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Or, selon les informations du Monde, l’affaire est de nouveau entre les mains de la justice. Dans cette fameuse lettre, un dénommé Pierre Spatz accusait Gérald Darmanin d’avoir abusé sexuellement de sa femme en 2009. A l’époque, elle ne s’était pas présentée devant les policiers. Mais, conseillée par une nouvelle avocate, elle a re-déposé plainte pour viol à la mi-janvier. L’enquête préliminaire a donc été réouverte.
“Il va falloir m’aider vous aussi”
Auditionnée par la police judiciaire, Sophie Spatz affirme avoir demandé un “service” à M. Darmanin – en tant qu’élu de la République, et chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP – dans une affaire judiciaire la concernant. Il aurait répondu, la main posée sur la sienne : “Il va falloir m’aider vous aussi.” S’en serait suivi une nuit à l’hôtel. La police, qui dispose de codes d’échanges de SMS, devra déterminer si les faits peuvent être qualifiés de viol, auquel cas ils ne seraient pas prescrits.
L’avocate de Mme Spatz compte fonder son raisonnement juridique sur la notion de consentement, mêlée à celle du viol “par surprise”, comme l’évoque l’article 222-23 du code pénal. Le parquet doit déterminer s’il y a lieu de confier l’affaire à un juge d’instruction, si des infractions pénales sont suspectées d’avoir été commises. Contacté par Le Monde, M. Darmanin n’a pas souhaité faire de commentaires.
Matignon réaffirme sa confiance
Ce 27 janvier, Matignon a diffusé un communiqué affirmant renouveler sa confiance envers le ministre mis en cause : “La Justice est à nouveau saisie et elle doit pouvoir travailler en toute indépendance. Le Premier ministre tient à rappeler d’une part que les règles fixant l’appartenance au gouvernement sont connues, et d’autre part que M. Darmanin a toute sa confiance”.
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