Dans son dernier numéro, le bimensuel Society livre un portrait corrosif du jeune patron de MinuteBuzz, Maxime Barbier.
Qui est ce “drôle de coco” “drivé par le positivisme”, à la tête d’une startup “100% video, 100% social”, qui pesait environ 5 millions d’euros en 2016 ?
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Pour les journalistes Grégoire Belhoste et Anthony Mansuy du magazine Society, Maxime Barbier n’est pas un ange. Dans le numéro daté du 25 janvier, ils livrent six pages d’un portrait qui révèle la face sombre du web entrepreneur. Le binôme alterne entre descriptions peu flatteuses : “l’omniprésence numérique, la novlangue digitale, l’air exalté, et un certain manque de chaleur humaine”, et témoignages inquiétants recueillis auprès d’anciens salariés de MinuteBuzz, la plupart anonymes.
Une personnalité qui ferait un bad buzz
MinuteBuzz, c’est cette startup dans laquelle TF1 a des parts depuis fin 2016. L’entreprise diffuse de courtes vidéos LOL sur Facebook, atteignant souvent le million de vues, grâce à du sponsoring par des marques, glissé dans des contenus originaux (le “native advertising”). Elle se revendique “la plus heureuse des start-ups” mais pour Society, les squelettes dans le placard sont légion. Une “ancienne employée de MinuteBuzz, toujours dans le milieu” commence par balancer : “Il est la risée du petit Paris des agences de com’ et du web (…) Il incarne tous les travers, en pire, de l’industrie, donc tout le monde se paye sa tête, comme une sorte de catharsis”.
Les collaborateurs de Maxime Barbier lui reprocheraient une gestion égocentrique et amorale de l’entreprise. Un ancien employé assure que “Max” va jusqu’à “reproduire à l’identique les mécanismes et le visuel d’autres sites” pour faire du clic. Un autre ex-employé soupire : “le mec ne voyait pas le problème avec le fait de voler l’idée de quelqu’un”.
Rire jaune, allégorie : pic.twitter.com/vOssUg1Cbo
— Society Magazine (@SocietyOfficiel) January 24, 2018
Des casseroles qui nuisent à son image
Certains salariés en viennent à se demander s’il n’est pas totalement dénué de scrupules. Dans le sillage des témoignages postés sur le hashtag #BalanceTonPorc, Barbier poste un message sur Facebook : “C’est bien les statuts ‘moi aussi’. Mais concrètement, c’est quoi le plan d’action pour que ça change ?”. Outrée, la journaliste Anaïs Richardin répond dans un commentaire qu’il vaut mieux “apprendre ce que veut dire le consentement avant de vouloir jouer le preux chevalier avec un statut ridicule”. Avant de raconter qu’il lui aurait sauté dessus dans les toilettes lors d’un voyage de presse au lac de Côme en septembre 2013.
Ce à quoi il répond : “Mon statut est juste un appel à brainstormer ensemble. De mon côté, en tant que fondateur et homme choqué par ce que je vois, je donne toutes mes idées aux équipes de [Fraîches], notre média féminin avec 1,6 million de Françaises, pour se positionner et surtout pour amplifier le message tant que possible” (les captures d’écran sont disponibles ici). Certains l’accusent de surfer sur la vague pour faire la promotion de “Fraîches”, la page “féminine” de MinuteBuzz, et surtout de ne pas réagir aux propos d’Anaïs Richardin, ni de les démentir ou de s’excuser.
Si d’autres témoignages expliquent qu’il est “difficile de ne pas le trouver attachant, de ne pas trouver dommage qu’il fasse toutes ces conneries”, ou bien qu’il est “perdu dans un personnage qui le rassure”, d’autres se demandent “avec quel genre de patron [ils] bosse[ent]”. Aouch.
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