C’était le concert intimiste (mais privé) de ce lundi soir. Trois songwriters, partageant le même amour pour la musique folk, réunis sur la scène feutrée et acoustique du Zèbre, salle du boulevard de Belleville.
Le chanteur-quitariste Philippe Saucourt, alias Oboken, ouvre la soirée avec ses climats doux-amers. Epaulé à la basse par son complice Bruno Fleutelot, l’univers délicat et aérien d’Oboken et de son premier album Piece of mind, tarde de nous convaincre. Déroulant lentement un tapis bardé de folk et de poésie. Leurs chansons douces et pluvieuses nous entraînent pourtant dans une agréable torpeur qu’on ne saurait expliquer par des mots. Avant de nous révéler sur la fin toute leur maturité et leur légèreté.
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Richard Hawley, guitariste de Pulp, Finley Quaye et de Beth Orton, entame alors le récital de ses albums solo, jusqu’au petit dernier intitulé Lowedges. Ce musicien très attachant et bourré d’humour nous livre ce soir sa musique nocturne. Ses chansons ciselées à l’ancienne, auxquelles il prête sa voix de crooner, nous renvoient à Bob Dylan ou Roy Orbison. Car Richard Hawley évoque, avec le lyrisme et la simplicité des grands, la vie de tous les jours en suivant les plus belles empreintes de la musique américaine des années 50.
De ses compositions cristallines naît une atmosphère languide, berçante. Il caresse sa guitare avec prudence, nous rappelant parfois les arrangements folk de Paul Webb sur le Out of Season de Beth Gibbons. Une musique hors du temps qui ne manque pas d’apaiser l’auditoire, au milieu de laquelle la présence de Jarvis Cocker (chanteur de Pulp) passerait presque inaperçue.
En clôture, le mythe vivant de l’indie-rock américain, Evan Dando, ex-guitariste et chanteur des Lemonheads, fait une apparition attendue devant une foultitude d’admirateurs. Même a capella, sa voix symptomatique reste captivante. Les arpèges à peine frôlés succèdent aux accords plus appuyés, montant aussi loin dans les graves que dans les aigus, Evan Dando exploite tout l’éventail de son talent. Se faisant l’écho de nos émotions. Et ne laisse aucun répit à l’auditoire visiblement sous le charme. Celui qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Kurt Cobain termine son set par une très belle ballade country avant de quitter brutalement la scène pour regagner la sortie. Par la grande porte.
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