La pop française s’exporte bien aux USA : Fraichement invitées à jouer leur propre rôle dans la série Gossip Girl, les Plastiscines y ont aussi enregistré leur nouveau disque, des miniatures girly qui n’ont rien à envier aux anglo-saxons.
l y a un peu plus de trois ans, sur la scène du Bar 3, un club rock planté au beau milieu du quartier de Saint-Germain-des-Prés où les groupes adolescents se succédaient (Naast, Second Sex, les Shades, les Parisians), on découvrait les Plastiscines. Quatre très jeunes filles qui déjà tiraient leur épingle du jeu. Zazie à la batterie, Louise à la basse, Marine à la guitare et Katty au chant et à la guitare. Beaucoup moins lookées et plus avenantes que leurs collègues masculins, les filles semblaient, comme toujours, avoir une bonne longueur d’avance sur les mecs.
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Depuis, les itinéraires de ces garçons ont fluctué et les Plastiscines sont au top. Récemment invitées dans la saison 3 de la série la plus hip du moment, Gossip Girl (épisode 9), elles reviennent aux affaires avec un deuxième album étonnant, About Love, presque entièrement chanté en anglais et qui n’a pas grand-chose à envier à la concurrence anglo-saxonne. Entre temps, Anaïs a remplacé Zazie à la batterie et le groupe a signé sur un label américain, Nylon Records, récemment ouvert par le magazine de mode américain Nylon.
Le buzz qui les entoure aux Etats-Unis est assez conséquent. Mais les Plastiscines ne s’emballent pas. Depuis trois ans, elles vivent le truc sans se mettre trop de pression, en mode copines. “A la fin de notre précédente tournée, le plus important pour nous était de trouver une batteuse. Elles se succédaient depuis le départ de Zazie et c’était assez inconfortable”, explique la guitariste Marine Neuilly. C’est via une annonce postée sur MySpace qu’elles tombent sur Anaïs Vandevyvere qui, après quelques jours de test dans les environs de Clermont-Ferrand, vient prendre les fûts pour la suite des aventures. “C’est difficile de s’intégrer au groupe parce que nous avons nos codes, nos habitudes. Mais Anaïs était la candidate idéale”, poursuit Marine.
Nous sommes fin 2008 et les Plastiscines, sans véritables nouvelles de leur maison de disques française, décident de tenter le coup aux Etats-unis. C’est donc Nylon Records qui rafle la mise. Le petit label a su prouver son amour aux filles. “Il se passe tellement peu de choses dans l’industrie du disque qu’on a trouvé ça excitant. C’est une toute petite structure, ce qui permet d’avoir une prise directe sur ce qui se passe. On a vécu des trucs assez bizarres avec notre maison de disques précédente, de nouveaux employés arrivaient, d’autres partaient, on ne savait plus à qui s’adresser. Quand Nylon est arrivé avec son enthousiasme, on a foncé”, explique la bassiste Louise Basilien. En février 2009, elles sont invitées en Californie pour enregistrer quelques titres avec Butch Walker, l’un des producteurs américains les plus en vue, qui les avait remarquées l’an passé au Festival de Coachella. “Nous étions un peu réticentes car Walker a bossé avec Weezer ou les Donnas, mais aussi avec de très grosses pointures comme Pink. Nous avions peur de finir par interpréter des chansons qu’il avait lui-même enregistrées, mais ça ne s’est pas du tout passé comme ça. Nous nous sommes installées chez lui, il a appelé un jeune ingénieur du son et nous avons bossé comme une petite famille”, continue Louise.
De ces sessions, les Plastiscines sortent transformées. Loin du son un peu rêche de leur premier album, elles se découvrent terriblement pop et bubblegum sous la houlette de Butch Walker. “Notre premier album était droit, sec. Butch Walker nous a aidées à nous libérer de beaucoup de choses, à nous laisser aller à faire des choeurs, à assumer notre côté mélodique”, enchaîne Marine. Il suffit pour s’en convaincre de jeter une oreille sur les titres qui composent About Love, disque bourré de miniatures girly-pop qui font penser aux héroïnes du genre, de Sleeper à That Dog, en passant par les Donnas ou même les Go-Go’s ou les Bangles des années 80.
C’est frais, décomplexé, lumineux et il n’en faudra pas plus pour que les Plastiscines prennent la roue de tous ces jeunes groupes français partis en éclaireur exporter la pop d’ici, de Phoenix ou Cocoon aux Naïve New Beaters. Une idée qui n’effraie pas ces jeunes pétroleuses, beaucoup plus kamikazes et débrouillardes que ce que peuvent penser certains jaloux.
“C’est vrai qu’on n’a pas froid aux yeux, cette facette-là ne s’est pas toujours vue. On n’a pas du tout contrôlé notre image au départ, et il y avait un côté très lisse, poseur et dur, alors que nous ne sommes pas comme ça du tout. Nous avions 17 ans quand on a commencé et tout s’est fait dans l’urgence, on ne se rendait pas compte, on était des bébés. Aujourd’hui, on maîtrise beaucoup plus le truc, même si on reste prêtes à se faire surprendre”, ajoute la bassiste.
Le 27 octobre dernier, lorsque les Plastiscines sont montées sur la scène de la Boule Noire à Paris, c’est toute la salle qui se laissait surprendre par le retour béton des quatre amies, compactes et concentrées sur leurs instruments, prêtes à en découdre avec les salles du monde entier.
Album About Love (Nylon Records/Because Music)
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