Musicien de renommée internationale et symbole de la lutte contre l’apartheid, Hugh Masekela s’est éteint à l’âge de 78 ans
Avec la disparition ce 23 Janvier du trompettiste Hugh Masekela à l’âge 78 ans, des suites d’un cancer de la prostate, c’est non seulement un musicien africain de stature internationale qui prend congés, mais également une figure éminente de la lutte contre l’apartheid qui rejoint un panthéon où l’attendent déjà son ex épouse, Miriam Makeba, ainsi que Nelson Mandela.
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Né en 1932 dans le township de Kwa-Guga près de Johannesburg, Masekela aura la vision de sa future vocation de trompettiste à l’âge de 14 ans en découvrant dans un cinéma de son quartier le film Young Man With A Horn sur la vie du jazzman Bix Beiderbecke interprété par Kirk Douglas. Pris en main par le futur archevêque Trevor Huddleston, qui lui offre son premier bugle, il se fait rapidement une place dans le milieu du jazz sud-africain au sein de différentes formations dont les Jazz Dazzlers, devenant l’un des artisans de l’émergence d’un style musical bientôt emblématique de l’identité périurbaine de Johannesburg et de la lutte contre la ségrégation raciale : le mbaqanga. Durant cette période formative il côtoie une autre future légende du jazz sud-af en la personne du pianiste Dollar Brand, plus tard connu sous le nom d’Abdullah Ibrahim.
Bring Him Back Home
A 22 ans il s’exile en Europe après le massacre de Sharpeville où 69 militants anti-apartheid trouvent la mort lors d’une marche de protestation. A Londres, il trouve le soutien du violoniste Yehudi Menuhin. Puis aux Etats Unis c’est l’acteur et chanteur Harry Belafonte qui lui offre son aide. Si son mariage avec sa compatriote également en exil, la chanteuse Miriam Makeba, célébré à New York en 1964, ne dure que deux ans, en revanche sa liaison avec le monde de la pop va persister au fil des années.
Fort d’un premier succès avec Up Up and Away, il figure à l’affiche du Monterey Pop Festival aux côtés de Jimi Hendrix, Janis Joplin et Otis Redding. Un an plus tard il obtient son premier tube avec Grazing In The Grass. Les Byrds font appel à lui lors de l’enregistrement de l’un de leurs plus célèbres titres, So You Wanna Be A Rock’n’Roll Star. Paul Simon fera de même bien plus tard pour Further To Fly de l’album The Rhythm of The Saints. Entre temps, Masekela aura joué à Kinshasa lors du combat du siècle Ali-Foreman, accompagné Fela Kuti, enregistré pour Bob Marley et contribué à la libération de Nelson Mandela avec son titre Bring Him Back Home. Une vie d’artiste et d’homme bien remplie.
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