Chronique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 3 au 10 février.
Cette semaine, deux événements nous enchantent, par leur générosité (des spectacles qui se transforment en festivals) et tout simplement parce que ces artistes nous sont chers : on commence par le festival des Chiens de Navarre au Théâtre du Rond-Point (du 5 février au 2 mars) avec trois spectacles : Une raclette, Regarde le lustre et articule et Nous avons les machines (Voir notre interview et notre article dans Les Inrockuptibles du 5 février.)
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Deuxième bonne nouvelle, le retour de Krzsyztof Warlikowski au Théâtre de Chaillot avec son fabuleux Kabaret warszawski (du 7 au 14 février), en bonne compagnie, puisqu’il arrive accompagné de deux propositions. Une chorégraphie de Claude Bardouil, proche collaborateur de ses spectacles : Nancy.Interview (du 4 au 8 février), en duo avec une interprète exceptionnelle, l’actrice Magdalena Poplawska, incarnant la figure de Nancy Spungen, strip-teaseuse et petite amie de Sid Vicious, le bassiste des Sex Pistols, retrouvée morte en 1978 dans un hôtel de Chelsea.
Et, le 15 février, on retrouve en chair et en os Justin Vivian Bond, qui a inspiré l’un des personnages du Kabaret Warszawski, pour un unique récital, Love is Crazy. Véritable légende du cabaret new-yorkais, artiste transgenre, il sera accompagné d’un trio de musiciens, sous la direction du pianiste Matt Ray.
Encore une trilogie au Théâtre de la Ville autour du chorégraphe canadien Dave St-Pierre aux titres sans équivoque : La Pornographie des âmes (6, 10 et 14 février), Un peu de tendresse bordel de merde ! (7 et 11 février) et sa dernière création, Foudres (8, 12 et 15 février). Ne pas se fier à l’apparente retenue de ce dernier titre qui en appelle au fameux coup de foudre, selon Dave St-Pierre : “Le pire de cette rencontre inévitable entre deux êtres serait de vivre la violence subite d’un coup de foudre et de tomber éperdument amoureux… et en mourir d’envie à vouloir en crever. ” Et pour ceux qui s’imaginent qu’il tombe un peu trop facilement dans l’excès, voici comment il envisage sa démarche artistique : “Ça ne sera jamais assez pour moi. Jamais assez vulgaire. Jamais assez chaotique. Jamais assez violent. Jamais aussi virulent. Jamais assez animal. Jamais assez humain. Jamais assez perdu. Jamais assez de cran. Jamais assez intègre.”
Dernière trilogie de la semaine, celle proposée par Didier Bezace au Théâtre de l’Atelier, intitulée Marguerite Duras, les trois âges (du 4 février au 9 mars) qui propose en alternance à 19 h Le Square avec Clotilde Mollet, Didier Bezace, Gaspard Deseauve ou Denis Pop, et Marguerite et le Président, avec Loredana Spagnuolo et Jean-Marie Galey, suivis à 21h, par Savannah Bay, avec Emmanuelle Riva et Anne Consigny.
Quand l’actualité la plus réactionnaire fait écho à la lecture d’une œuvre emblématique de Federico García Lorca par une jeune artiste que l’on va découvrir : Carole Lorang met en scène La Maison de Bernarda Alba aux Bouffes du Nord (du 7 au 15 février, puis en tournée à Châlon-en-Champagne, Besançon, Suresnes et Toulon), “ce drame emblématique où Federico García Lorca fait résonner le grondement menaçant du monde extérieur : les voix des mâles, physiquement absents de la scène, les cris d’une jeune mère infanticide, les cloches de l’Eglise toute-puissante…”
Week-end danse avec le rendez-vous d’Arcadi, Hors saison (du 8 au 13 février à la Ferme du Buisson, au Théâtre de Vanves, à la Gaîté Lyrique et au Tarmac) au programme toujours aussi alléchant. Avec Nacera Belaza, Andreya Ouamba, Pierre Rigal et Hassan Razak, Bernardo Montet, Maud Le Pladec, Ivana Müller, Myriam Gourfink, Mark Tompkins, Emmanuelle Huynh, Tal Beit Halachmi et Marlene Monteiro Freitas.
A voir au festival Ardanthé de Vanves, Woyzeck (Je n’arrive pas à pleurer) où, réunissant Woyzeck de Büchner et son histoire personnelle, Jean-Pierre Baro ose l’exhibition d’un drame intime en contre point d’une tragédie légendaire (7 et 8 février).
Un festival furieusement éclectique démarre ce week-end au Bateau-Feu de Dunkerque avec la 6e édition de Corps furieux, mixant cirque, danse, théâtre, musique, cinéma et littérature (du 7au 20 février) qui se terminera en beauté avec la reprise du premier spectacle, inoubliable, on vous le garantit, de Wim Vandekeybus : What the Body Does Not Remember.
A Valenciennes, on ne manquera pas la première partie du Cabaret de curiosités consacré cette année au Storytelling, les 7 et 8 février (avant le Storytelling 2, du 9 au 11 avril). Au programme : Halory Georger, Antoine Defoort, Julien Fournet, artistes associés, et les Balthazars, Catherine Gaudet, Van Den Vos, Nicolas Devos et Pénélope Michel.
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