Cette nouvelle série DC comics s’inscrit dans une résurgence de l’empowerment noir américain autour des figures de superhéros.
Quelques semaines après avoir vu ses héros s’entrechoquer au cinéma dans un crossover dantesque (Justice League), l’univers télévisuel de DC Comics s’enrichit d’un nouveau fleuron. L’incarnation de Black Lightning, personnage de papier créé par Tony Isabella et Trevor Von Eeden en 1977, s’inscrit dans une résurgence des figures fictionnelles de l’empowerment noir américain.
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Après l’excellente série Luke Cage, et en attendant le film Black Panther (d’après l’univers Marvel), les aventures de l’Eclair noir se chargent d’une dimension politique tant elles multiplient les échos aux luttes contemporaines.
Point ici d’origin story, introduction traditionnelle déployée à partir du trauma fondateur que représente l’éclosion des pouvoirs. C’est plutôt à une renaissance que nous convie Black Lightning. Le récit s’accroche à Jefferson Pierce, proviseur de lycée respecté, père de famille soucieux de l’avenir de ses filles et désireux de recoller les morceaux avec son ex-femme. Le vigilante a raccroché les gants neuf ans auparavant, et c’est à la faveur d’un contrôle de police aux relents racistes qu’il remonte sur le ring.
Un méta-humain résolument cool
Grande audience et public majoritairement ado obligent, la série déploie une mise en scène efficace à défaut d’être originale. Plus pyrotechniques que celles de ses collègues Marvel/Netflix, les prouesses électromagnétiques du personnage font figure d’épiphanies visuelles, soutenues par des tubes soul, des beats hip-hop ou même des riffs rock.
Résolument cool, le méta-humain se frotte à des microcosmes calibrés, de la faune hormonée du lycée aux gangsters sapés comme jamais, et s’adjoint une acolyte stylée en diable. Mais il souffre de l’interprétation approximative de l’acteur Cress Williams.
https://www.youtube.com/watch?v=RZpJeuXo2CY
Etre un superhéros n’est pas anodin : le pouvoir est envisagé à la fois comme une arme et un plaisir vicieux, dont l’usage addictif se double d’un coût physique douloureux. Le déchaînement de puissance prend la dimension d’un flash qui impressionne à l’image, éblouit l’ennemi, hante la mémoire des témoins et tourne en boucle aux infos.
Mais plus encore que par le déchaînement des superpouvoirs, la série semble polarisée par la question de l’utilité sociale au sein d’une communauté en proie à un racisme systémique et gangrenée par le crime. Quand il s’oppose à l’installation de portiques de sécurité, Jefferson refuse de “transformer son école en prison et de traiter ses élèves comme des criminels”.
Et s’il accepte de négocier avec les gangs, c’est pour préserver les jeunes pousses de la violence insidieuse qui les guette. Le proviseur engagé a peut-être sauvé plus de vies que le justicier énervé.
Black Lightning Depuis le 16 janvier sur CW, à partir du 23 janvier sur Netflix
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