“Qu’est-ce qu’une “mauvaise exposition” ? Des universitaires et spécialistes esquissent une réponse.
Drôle de question, quand même, et d’autant plus déroutante qu’elle se pose lors d’un colloque universitaire qui se déroulait cette semaine à Lille 3 sous la houlette de Dork Zabunyan, spécialisé en études cinématographiques, et de sa collègue orientée arts plastiques, Nathalie Delbard. Autant dire qu’on ne se contente pas ici d’émettre de simples jugements de goût, ni de faire la liste “j’aime /j’aime pas” des expositions de ces dernières années. Il ne s’agit pas non plus de trouver la recette magique et d’établir les normes de la “bonne” exposition.
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Mais, invoquant un peu plus d’objectivité et de distance, les participants se demandent s’il est possible de faire émerger par ce biais des critères récurrents, des ressorts tangibles quant à l’échec, et par voie de conséquence la réussite, d’une exposition. Nul doute que ces critères sont ouverts, multiples, contradictoires et variables au gré des intervenants : s’agirait-il par exemple d’une inadéquation entre l’exposition et le lieu qui l’accueille, d’un défaut d’in situ ? Mais l’étrangeté parfois d’une oeuvre à un lieu peut être d’une grande justesse de lecture.
D’autres évoqueront sans doute un écart parfois énorme entre la communication publicitaire faite autour d’un événement, et sa réalité avérée. D’autres pensent déjà “au caractère didactique d’une scénographie qui anticipe ses effets sur le visiteur” et fait trop écran à l’expérience de l’oeuvre… Bref, il s’agit non pas d’établir un jugement de valeur, mais de “questionner l’expérience sensible”, d’interroger de l’intérieur la fabrique de cet art autonome de l’exposition. Pour ouvrir, à l’heure du tout promotionnel,“ l’exploration à nouveaux frais des conditions de possibilité d’une critique des manières de faire de l’exposition”. Recherche en cours.
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