En Angleterre, le simple fait de prendre une photo peut mener directement à la case prison. Une dérive favorisée par les mesures anti-terroristes aujourd’hui vivement critiquée.
Mauvaise nouvelle pour les touristes, certains agents de police sont carrément énervés par les photographes amateurs. Car aujourd’hui en Angleterre, prendre un cliché de bâtiments publics pour son album photo perso revient à se comporter comme un terroriste en mission de reconnaissance. Concrètement, c’est en vertu d’une législation sensée lutter contre le terrorisme – et qui revient à déclarer l’état d’urgence sur certaines zones uniquement connues du Département de l’Intérieur – que la police anglaise a le droit d’arrêter n’importe qui pour le fouiller, sans motif précis. C’est la pratique dite du « stop and search » qui a mené dernièrement à quelques abus ahurissants.
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Pour exemple, en novembre un journaliste de la BBC a été arrêté alors qu’il prenait des clichés de la cathédrale Saint Paul au coucher de soleil. Le même mois, Andrew White, 33 ans, a du donner ses coordonnées aux agents de police après avoir photographié les illuminations de fin d’années à Brighton. Pire, en juillet, un photographe amateur originaire du Kent a été interpellé après avoir pris en photo une baraque à frites. Des dérives que condamnent les autorités policières en les imputant à des agents un peu trop zélés. D’où cette simple précision émanant de Lord Carlile, membre influent de la Chambre des lords et du Parti démocrate-libéral et « contrôleur indépendant » des nouvelles lois antiterroristes qui rappelait hier que « le fait que quelqu’un prenne des photos n’est pas de prime abord une bonne raison pour l’arrêter et s’avère très loin d’être suspect. » Malgré cela, le nombre de plaintes pour abus de pouvoir des forces de l’ordre ne cesse d’augmenter. Et selon le parti conservateur, si 120 000 personnes ont été soumises à ce genre de pratiques l’année dernière, 1% seulement ont été arrêtées. Résultat : un climat quelque peu hostile dans le pays, si bien que The Independant publiait hier jeudi 3 décembre un point juridique à l’attention des photographes intitulé « Stop & search & photos: Know your rights ».
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