Leaving Monte-Carlo : manière de signifier que chez Lust, on n’a pas de temps à perdre avec les manières guindées de la vieille Europe et un furieux besoin de claquer la porte aux idées courtes du rock d’ici. C’est donc en Californie que les Français ont cherché une terre d’asile : c’est le label Redwood […]
Leaving Monte-Carlo : manière de signifier que chez Lust, on n’a pas de temps à perdre avec les manières guindées de la vieille Europe et un furieux besoin de claquer la porte aux idées courtes du rock d’ici. C’est donc en Californie que les Français ont cherché une terre d’asile : c’est le label Redwood (Chokebore) qui accueille aujourd’hui ces chansons hérissées, fébriles, menaçantes.
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Mais comme chez Ulan Bator ou Kaolin, parmi les seuls groupes français avec lesquels ces garçons dans la tempête pourraient dialoguer, le fil barbelé des guitares électriques se révèle un délicat et sensuel outil de massage : Lust a donc forcément dû écouter les Américains de Slint pour être aujourd’hui capable de murmurer dans le chaos, de caresser tendrement dans la brutalité. Pas étonnant, alors, que cette électricité revêche mais fragile ait ici emprunté un dialogue du Seul contre tous de Gaspar Noé : on y retrouve la même violence insidieuse, la même haine viscérale des manières et codes. Il y a quelques années, Diabologum empruntait de manière identique un dialogue du monstrueux La Maman et la Putain d’Eustache. Comme quoi, en France, la meilleure influence du rock est peut-être le cinéma ? en écran large, sombre et aveuglant chez Lust.
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