Une femme perd sa famille dans un attentat. Un sujet brûlant traité de façon grossière.
Devant la lourdeur manichéenne de ce film, et devant son succès institutionnel (prix d’interprétation à Cannes, Golden Globe du meilleur film étranger, peut-être bientôt l’oscar ?), les bras nous en tombent. Le pitch : Katja voit sa vie chamboulée le jour où elle perd son mari et son fils dans un attentat. Les terroristes sont retrouvés, procès… En premier lieu, In the Fade est écrit à la truelle.
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L’attentat survient tellement tôt que le spectateur n’a pas le temps de s’attacher à la famille de Katja et n’éprouve en rien le chagrin de l’héroïne. Ensuite, le bien et le mal sont tellement bien identifiés et rangés dans leurs cases que le film ne comporte aucune surprise, ambiguïté ou zone trouble. La mise en scène appuie les certitudes du scénario : Diane Kruger surjoue la douleur et la colère, et pour bien marquer le coup si jamais on n’avait pas compris sa dévastation, son visage est démaquillé et éclairé par des lumières blafardes.
Quant à l’avocat des terroristes, il compose une figure grotesque et repoussante au cas où un spectateur éprouverait le moindre soupçon d’empathie pour les poseurs de bombe (qui, eux, n’ont aucune scène consistante). Pour ne pas spoiler la dernière partie, on se contentera de dire qu’à ses épais sabots de cinéaste, Fatih Akin ajoute une légèreté politique qui contredit in fine son affichage humaniste. On est là très loin du Vous n’aurez pas ma haine écrit par Antoine Leiris, époux d’une victime des attentats du 13 novembre.
In the Fade de Fatih Akin (All., Fr., 2017, 1 h 46)
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