La molécule anti-inflammatoire, l’une des plus vendues en France, entraînerait des perturbations hormonales en cas d’usage intensif, notamment chez les sportifs et les rhumatisants, souvent gros consommateurs.
Vous êtes un homme de moins de 35 ans, vous êtes sportif ou bien atteint de rhumatismes ? Prenez garde si vous consommez de l’ibuprofène. D’après cette étude franco-danoise publiée lundi 8 janvier dans la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, cet antalgique anti-inflammatoire disponible en pharmacie sans ordonnance présente des dangers s’il est utilisé dans des quantités trop importantes.
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Baisse de la libido, troubles de l’érection
L’étude clinique consistait à donner 2 x 600 mg d’ibuprofène par jour à des sportifs masculins âgés de 18 à 35 ans pendant six semaines. Les résultats de l’étude montrent que lors d’une prise prolongée et excessive, le médicament serait à l’origine d’un déséquilibre hormonal, l’“hypogonadisme compensé”. Affaiblis, les testicules produiraient moins de testostérone. L’hypophyse (glande endocrine) serait alors obligée de surcompenser pour produire cette hormone masculine, causant des troubles divers : baisse de la libido, troubles de l’érection, du sommeil et de l’humeur.
Deux sous-populations d’hommes sont principalement concernées par cette étude. Les sportifs de haut niveau et les personnes atteintes de rhumatismes qui ont tendance à faire un grand usage des analgésiques. Deux questions subsistent pour le moment : ce déséquilibre hormonal est-il réversible ? Et à petite dose, l’ibuprofène produit-il les mêmes effets ?
En mars dernier, une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médiale) démontrait déjà que l’anti-inflammatoire avait des effets nocifs sur le développement des testicules des fœtus pendant la grossesse.
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