Petite plongée dans le monde de Muse Messenger, fanclub français du trio british, à l’heure où son troisième album studio, Absolution, fait partir en flèche les nouvelles inscriptions.
Depuis sa création en 1995 à Teignmouth sous le nom de Rocket Baby Dolls, Muse magnétise toujours plus de jeunes foules à travers le monde. Avec le succès de son petit dernier, Absolution, le fanclub officiel français croule sous des demandes en tout genre, adhésion, information’ sans compter les réflexions sur la musique du trio, des poèmes à la gloire du leader beau gosse, à la mèche rebelle, Matthew James Bellamy. De la France à l’Angleterre en passant par la Suisse (énorme contingent) et la Belgique, la musemania est repartie de plus belle avec la sortie de ce nouvel album, ravivant même les flammes éteintes de certains fans de voix grandiloquentes, intimistes aussi, à la Freddie Mercury, Jeff Buckley ou Thom Yorke. Muse Messenger est une association qui vit aujourd’hui un phénomène commun à ce qui s’est produit avec des groupes comme The Cure ou Depeche Mode il y a vingt ans.
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Mais d’où vient cette ferveur, cette hystérie ? Qu’est-ce qui peut pousser quelques jeunes adultes de la région parisienne à organiser des soirées branchées 100 000 volts avec DJ mixant musique de Muse et rock indé à profusion à Paris comme en province, à rédiger un fanzine trimestriel en couleurs, avec des rubriques et beaucoup de photos, à animer un site web renouvelé quasi quotidiennement ? Réponse : l’amour sans borne pour un groupe du Devon numéro un du Top album dès sa sortie. « Depuis la sortie d’Absolution, nous recevons des demandes d’adhésions par dizaines. On compte à cette heure 621 adhérents et une centaine de personnes en attente » explique Nicolas Soenen, 22 ans, développeur web et président de l’association Muse Messenger, rédacteur en chef du magazine Muse-in, en charge de toute la partie administrative du fanclub.
« Je reçois aussi directement les lettres de fans à mon adresse personnelle. » Nicolas lit aussi les e-mails à la pelle, consulte les messages de quelques-uns des 200 internautes connectés quotidiennement au site. Il y aussi ces centaines de lettres folles de fillettes de 14 ans écrivant pour demander les classiques photos dédicacées, mais aussi des poèmes manuscrits maniaco-érotiques venus de Suisse et rédigés par une lycéenne qui a visiblement passé plus de temps à étudier les textes du groupe qu’à écouter les cours de composition épistolaire en langue anglaise ni ceux de poésie romantique. Ces documents pré-pubères improbables, illustrés de jolies fleurs aux pétales crayonnés sont légion.
Mais au delà de la pleine inspiration se dégageant de ces offrandes textuelles, les fans souhaitent la plupart du temps, toucher, caresser de l’œil au moins, respirer, au pire, le même air enfumé de leurs idoles. Cause perdue pour le moment, car si le Fanclub a pour mission de faire l’interface entre les francophones admirant Muse et le groupe, « nous n’avons pas pour autant vocation à permettre les rencontres physiques. Tout cela relève d’un travail de fond en compagnie du label du groupe Taste Media, basé à Londres, le label français Naïve et le management du groupe. Les adhésions récoltées nous offrent l’opportunité d’organiser des concours intéressants pour les adhérents. Nous cherchons à mettre en place un voyage en guise de prix pour le concours du prochain numéro du fanzine Muse-in, peut-être sur la tournée américaine du groupe en février prochain avec The Vines, mais pour le moment, rien n’est arrêté » expliquent Morgan Le Bervet et Virginie Dulorme.
La ferveur des fans, comparable à celle des Smiths (une dévotion toujours en cours dans les milieux hispaniques de Los Angeles), vaut à Nicolas le président des situations cocasses, « récemment, un policier en tenue, qui était en patrouille du côté du Blanc-Mesnil, est venu après avoir découvert joint au CD d’Absolution le bulletin d’adhésion au fanclub, il cherchait à comprendre ce qui se passait au juste avec Muse à l’adresse inscrite sur le bulletin. » Alors que les membres du groupe n’ont pas encore acquis le statut de méga-stars internationales, leur discographie, forte de quatre albums asymétriques (Showbiz et son antithèse Origin of Symetry, Absolution magistral au regard du piètre live Hullabaloo et des deux albums studios plus décevants que prometteurs) sert de ciment et nourriture communs aux acharnés du Muse.
Les membres du fanclub peuvent vous réciter avec précision tous les propos du groupe rapportés par la presse spécialisée, les références de certaines chansons comme Thoughts of a dying atheist, directement inspirée d’une chanson de Morrissey et Marr. Les fans francophones le savent, ils sont les plus efficaces d’Europe, il n’existe pas d’autres fanclubs de ce genre en Europe. C’est en France que le groupe écoule le plus d’albums, pas très loin devant la Grande-Bretagne. Muse-in révèle les dessous mercantiles de la commercialisation des albums de Muse en prenant partie, en rapportant les plans promos, les informations relatives aux chiffres de vente. Le fanclub, c’est aussi une passion qui pourrait se transformer en profession. Pour le moment ni Morgan Le Bervet, 26 ans, ni Virginie Dulorme, 22 ans ne peuvent mettre sous l’éteignoir leurs jobs gratifiants pour se lancer à corps perdu dans l’aventure, mais le professionnalisme est bien présent dans leurs chroniques, et dans leurs soirées organisées en compagnie de la demi-douzaine de cadres de Muse Messenger.
A visiter : Muse Messenger
Prochaines soirées :
Vendredi 7 novembre, quatre jours avant le concert de Lyon. Soirée gratuite au bar Le Shamrock dans le 1er arrondissement de la capitale rhodanienne.
Samedi 15 novembre à L’Indépendance pour 13 ? à 23 heures, au 48 rue Duhesme dans le 18ème, M°Jules Joffrin à Paris.
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