Avec ses cheveux teints en rouge, son look de DJ branché et, aux lèvres, son désarmant message d’amour, Arkin Allen pourrait être considéré comme un gentil illuminé, un exemple de néobaba un peu barge. Soumis à un grand écart culturel qui en aurait fait chuter d’autres, Arkin a su tirer de cette expérience un sens […]
Avec ses cheveux teints en rouge, son look de DJ branché et, aux lèvres, son désarmant message d’amour, Arkin Allen pourrait être considéré comme un gentil illuminé, un exemple de néobaba un peu barge.
Soumis à un grand écart culturel qui en aurait fait chuter d’autres, Arkin a su tirer de cette expérience un sens de l’équilibre qu’il exprime pleinement avec son projet Mercan Dede. Ce dernier, fondé comme la discographie de Talvin Singh sur les affinités entre rythmes électroniques et pulsations de la musique orientale, est né après un déracinement brutal qui s’est transformé en un harmonieux enrichissement.
Lorsqu’il découvre la techno et la capacité des DJ à réunir les gens dans la même transe, le jeune Arkin n’est pas dénué de bagages. Il amène avec lui un ney ? une longue flûte en bambou percée de plusieurs trous ? et un compagnon peu encombrant et spirituel, le soufisme.
Arrivé au Canada, Allen prend ainsi conscience de la nécessité de mixer soufisme et bpm, le chant du ney et les textures électroniques.
Loin de se composer de bancals collages culturels, la trilogie formée par les albums Sufi Dreams, Journey of a Dervish et ce nouveau Seyahatname (apparemment le premier de tous à être distribué en France) nourrit des desseins plus nobles et transversaux et, rien ici ne sonne comme du vulgaire prosélytisme labellisé world music pour bobos occidentaux.
Même si le néophyte peut se laisser impressionner par ces psalmodies à l’âge indéfini, il lui sera ainsi impossible de se prendre les pieds dans le tapis d’un quelconque et austère temple.
Dans Seyahatname, la sensibilité et la générosité du Mercan Dede Ensemble y transparaissent facilement, surtout dans les pièces les plus remuantes, comme Sahname ou Vefaname, explosions d’un précieux groove transcendantal.
Les envolées du violon, le jeu hypnotique des percussions associé aux fascinantes mélopées du ney et à des programmations électroniques discrètes fournissent ainsi un hallucinogène profane des plus efficients.
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