Même dans la tombe, et dans ses livres, Graham Greene inspire un combat virulent entre les femmes qui l?ont connu. Une guerre menée à grands coups de mots, qui se joue dans les pages de la très sérieuse New York Review of books et du Toronto Post, avec accusations de trahison.
La dispute oppose Yvonne Cloetta, maîtresse de Greene durant les vingt dernières années de sa vie, à Shirley Hazzard, un écrivain américain qui fut proche du couple et a récemment publié l’ouvrage Greene on Capri. Hazzard y décrit Greene sous un jour antipathique, un individu entre ennui et humeur sombre, dont la seule distraction était d’humilier et de blesser ses amis : l’intensité de la peine qu’il leur causait lui donnant la preuve de son existence . La réponse de Cloetta jaillit immédiatement dans la New York Review of books : Hazzard et Greene ne se seraient jamais appréciés et n’auraient joué tous deux qu’une parodie de l’amitié?.
Hazzard accuse quant à elle Cloetta d’avoir mal interprété son livre, et même d’avoir fait preuve de duplicité, encourageant d’abord l’écriture du livre avant d’en faire une critique mordante sous un pseudonyme, Judith Evans, dans le Canadian National Post. Une critique à l’adresse directe d’Hazzard : Ne t es-tu jamais demandé, Shirley, pourquoi il ne t’a jamais appréciée comme tu aurais aimé qu’il le fasse ??
En fait, le scandale a démarré à partir de la critique que David Lodge avait consacrée au livre de Hazzard dans la même New York Review ? à la suite de quoi il s’est platement excusé d’être à l’origine de la bataille entre les deux femmes.