Plusieurs fois donné pour mort, l’insaisissable leader jihadiste resurgit dans une vidéo envoyée à l’AFP, dans laquelle il revendique les récentes attaques dans le nord du Nigeria.
Abubakar Shekau, chef historique du groupe jihadiste nigérian Boko Haram, réapparaît dans une vidéo envoyée à l’AFP, lundi 1er janvier 2018. Il y revendique un certain nombre d’attaques au cours de ces derniers mois.
Plusieurs fois donné pour mort par le gouvernement nigérian, le leader islamiste a pourtant fait la preuve qu’il était toujours actif, bien que selon l’AFP, “Shekau, habillé d’une longue tunique blanche et d’un keffieh noir et blanc, apparaît fébrile et peine à lire ses notes, tenues dans un classeur bleu d’écolier”. Lui-même affirme : “Nous sommes en bonne santé et rien ne nous est arrivé.”
Depuis 2009, la rébellion de la secte islamiste Boko Haram (terme qu’on pourrait traduire par “Les livres sont un péché”) entamée sous le commandement de Shekau, a fait plus de 20 000 morts et plus de 2 millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria, déclenchant une très grave crise humanitaire et alimentaire dans toute la région, jusqu’au Niger, au Tchad et au nord du Cameroun. Le groupe est désormais divisé en deux factions rivales : celle d’Abubakar Shekau, et celle dirigée par Abou Mosab Al Barnaoui, reconnue par l’organisation Etat Islamique.
Une attaque le week-end de Noël
Le groupe de Shekau a été particulièrement actif ces derniers mois. L’AFP rapporte : “A Gamboru, à la frontière avec le Cameroun, au moins quatre personnes ont été tuées dans l’attaque d’un convoi de marchandises, mi-décembre. Les insurgés avaient également réussi à emporter un camion transportant de l’aide alimentaire destinée aux milliers de personnes déplacées par les violences.”
Très récemment, ses troupes ont attaqué plusieurs checkpoints situés aux alentours de Maiduguri, la grande ville du nord-est du Nigeria, le week-end de Noël. Et le 31 décembre, 25 bûcherons, que Boko Haram accusait d’espionner pour le compte de l’armée et des milices civiles, ont été abattus.