Elle était l’une des Françaises les plus recherchées par les services de renseignement français. Interpellée en Syrie, la Bretonne radicalisée est aujourd’hui détenue dans un camp dirigé par les Kurdes.
Emilie König, 30 ans, a été arrêtée en Syrie, a-t-on appris par RMC, mardi 2 janvier 2018. Cette Française originaire de Lorient en Bretagne était la ressortissante la plus recherchée par les renseignements tricolores. Chargée du recrutement au sein de l’organisation Etat islamique, elle est désormais détenue dans un camp de réfugiés géré par les forces kurdes.
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Fille d’un gendarme, petite dernière d’une famille de quatre enfants, Emilie König laisse apparaître des premiers signes de radicalisation à la fin de l’adolescence. Elle décide alors de porter le voile intégral, de changer son identité pour se faire appeler Samra, et se met à fréquenter le groupe islamiste nantais Forsane Alizza.
En 2010, elle est repérée près de la mosquée de Lorient, voilée, tentant de distribuer des tracts appelant au jihad. Deux ans plus tard, le tribunal de la ville la convoque. Elle se présente intégralement voilée et provoque une altercation avec un vigile après son refus de l’ôter. Peu de temps après cet épisode, elle quitte une première fois la France, direction la Syrie, laissant ses deux enfants à sa grand-mère pour rejoindre son mari.
Elle s’était longuement confiée avant son départ pour la Syrie
Deux mois avant son départ, Emilie König a raconté à la sociologue Agnès de Féo sa rancœur envers la société, son goût pour les armes et sa grande solitude. Elle lui raconte son adolescence, sa chute au sein du système éducatif, sa conversion, sa solitude et ses traumatismes.
Elle refait surface un an plus tard, dans une vidéo mise en ligne le 31 mai 2013, œuvre de propagande destinée au recrutement. Elle y apparaît armée d’un fusil à pompe. Dans une deuxième vidéo, postée un mois plus tard, elle adresse ce message à ses enfants restés sur le territoire français : “N’oubliez pas que vous êtes musulmans. Le jihad ne cessera pas aussi longtemps qu’il y aura des ennemis à combattre.”
Sur la liste noire des Etats-Unis et des Nations unies
En 2015, son nom est ajouté par Washington à la liste des “combattants terroristes étrangers”, via un communiqué du département d’Etat et du Trésor américain. Un an plus tôt, le 23 septembre 2014, son nom avait été ajouté par les Nations unies à sa liste des personnes associées à Al-Qaïda en Irak, ce qui a eu pour effet l’ouverture d’une procédure internationale et l’interdiction pour elle de voyager.
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