L’été, saison chaude et érotique. Mais une lecture mal choisie peut aussitôt faire retomber la température.
Corps de rêve, sourire Email Diamant. Vous avez identifié votre cible, celui ou celle qui deviendra votre amour de vacances, votre bluette estivale, et plus si affinités (ne rêvez pas trop quand même). Mais attention aux tares invisibles et aux vices cachés de votre Adonis ou de votre Vénus des calanques. Dans cette catégorie, il y a pire qu’une MST : un mauvais livre, le roman tue-l’amour qui vous donne envie de fuir en courant, l’essai antisexe qui vous fait sérieusement envisager une retraite dans un monastère.
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Prenez le best-seller, cette mycose littéraire. Tout le monde se l’est refilé, c’est dégoûtant. Cette année, si vous voyez dépasser du sac de votre proie La Liste de mes envies de Grégoire Delacourt (JC Lattès), gentil “feel-good book” delermo-gavaldien qui s’est écoulé à 150 000 exemplaires, passez votre chemin. L’objet de votre désir a sûrement autant de personnalité qu’un bernard-l’ermite ; vous méritez mieux. De même si vous surprenez la naïade de vos rêves plongée dans Nos (pires) meilleures vacances à Las Vegas, Ma vie pour un oscar ou Cocktail Club, “comédie inédite” de Sophie Kinsella (Belfond) qui se demande si l’amitié est “soluble dans un mojito”, méfiez-vous.
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On croyait la chick-lit moribonde, mais le genre est plus coriace qu’un zombie. Et ses adeptes souffrent généralement du syndrome Bridget Jones : drôle cinq minutes, mais rapidement lourdingue. Et attention aux pièges. Ce n’est pas parce que vous apercevez Cosmopolis de Don DeLillo (réédité en poche chez Actes Sud) ou Bel Ami de Maupassant négligemment posés sur une serviette de bain motif coucher de soleil que vous avancez en terrain sécurisé. Ces lectures respectables peuvent dissimuler une fan de Robert Pattinson, éprise de son personnage de vampire végétarien dans Twilight et donc convertie à l’éthique mormone de la chasteté. A vous de voir. Autre faux-ami : le pensum.
Bien sûr, les oeuvres complètes de Cioran délavées par les UV ou Minima Moralia d’Adorno taché de crème solaire vous mettent des étoiles plein les yeux. Dites-vous seulement que vous ne risquez pas de rigoler tous les jours. En revanche, si vous avez la chance de croiser une personne livide se promenant avec des livres qui ne semblent pas finis – des épreuves –, foncez tête baissée : c’est un(e) critique littéraire.
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