Aucune nostalgie, aucune frime : pour son retour (très attendu), Arthur Lee, légende de la pop sixties, revisite les classiques de son groupe légendaire Love en version rock. C’était samedi 15 juin 2002 au Café de la Danse à Paris.
Accompagné par un groupe sans grand éclat, Artnur Lee a donné ce samedi un set direct et efficace, s’interdisant toute digression superflue. Le groupe est sobrement vêtu, les éclairages simples. Une approche basique (basse / guitares / batterie), qui pouvait soulever des craintes quant au traitement qu’allaient subir les compositions alambiquées de Forever Changes. C’est en effet autour de cet album historique, considéré par beaucoup comme un chef-d’ uvre de la pop psyché, que s’articulait le répertoire de ce soir.
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Revues par cette formation rock, ces chansons complexes et délicates, parfois précieuses, se font sèchement corriger. Sans violons ni trompettes, loin de toute orchestration lénifiante, c’est à un véritable concert de rock garage que nous sommes conviés. Après un début pépère, le tempo (marqué) ira en se durcissant. On croirait redécouvrir un de ces groupes dont sont faits les coffrets Nuggets : un rock brut, teinté de rhythm’n’blues, de pop et de soul, avant les dérives complaisantes du psychédélisme.
Malgré les craintes initiales, le plaisir est bien au rendez-vous. Le fédérateur Instant Karma de Lennon est à ce titre exemplaire : l’hommage s’efface devant la joie simple d’un moment partagé. Love se lâchera enfin sur le final, une version très électrique de A House Is Not A Motel qui devrait hanter les rêves de Bertrand Burgalat.
Arthur Lee ne semble pas décidé à se laisser déborder par un public de fans excités et exigeants. On se demande parfois s’il ne fait pas exprès de brider ses musiciens, tant tout ici est réduit au strict minimum. Une approche qui lui permet de réactualiser ses morceaux tout en focalisant l’attention sur ses talents de chanteur. Car Arthur Lee, s’il manque parfois un peu de souffle, se montre toujours capable de pousser dans les aigus une voix digne des vrais soulmen. Et c’est aussi pour ça qu’on l’aime.
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