Rubrique hebdomadaire du 22 au 31 décembre
Ils commencent par la première lettre de l’alphabet : Adishatz/Adieu de et avec Jonathan Capdevielle (jusqu’au 6 janvier) et Aimez-moi, de et avec Pierre Palmade (jusqu’au 31 décembre). Ces deux seuls en scène ont démarré au théâtre du Rond-Point depuis quelques jours et ont la bonne idée de nous accompagner pendant les fêtes.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Passons maintenant à ce qui les distingue… Pierre Palmade revient sur scène sept ans après J’ai jamais été aussi vieux. Dans Aimez-moi, le titre n’est pas à entendre comme une supplique, ni la reprise tronquée d’une parole évangélique. Au contraire, c’est un aveu d’imperfection, un désir de transparence conscient des risques qu’il comporte et qui s’incarne à travers plusieurs personnages qu’on préfère tous voir à distance raisonnable sur un plateau de théâtre que dans la vie, la vraie, et son art de la promiscuité…
La voix un brin éraillée, il se lance dans des récits faussement biographiques, s’imagine une enfance par essence volatile mais s’accroche assez fort au nid de la mémoire pour la restituer, fantasque, gorgée d’imaginaire. Ses personnages ont tous les défauts du monde, une mauvaise foi qui arrache des rires parce que ça fait moins mal que de pleurer.
C’est tout l’inverse avec Adishatz/Adieu, présenté dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, qui marque la première création de Jonathan Capdevielle en 2010, après avoir joué plusieurs années comme interprète dans les spectacles de Gisèle Vienne. Depuis lors, son succès ne se dément pas, Adishatz/Adieu est né intemporel et il le restera. L’émotion est intense, à fleur de peau, mais offerte sans pathos, avec l’élégance d’une élégie, aussi délicate qu’impudique. On pourrait croire qu’il a piqué sa perruque peroxydée dans la malle aux décors de Gisèle Vienne, mais le tour de chant a capella que Jonathan Capdevielle a concocté est si intensément personnel qu’on chasse immédiatement cette idée trop facile. Il se livre à un exercice autobiographique qui le ramène à son adolescence et nous entraîne dans les montagnes pyrénéennes, pour le décor, et dans les montagnes russes, pour la ronde des émotions qu’il partage avec nous en donnant voix à ceux, vivants et morts, qui peuplèrent sa jeunesse. A voir et à revoir, sans jamais se lasser.
Dans Romances inciertos, un autre Orlando, François Chaignaud et Nino Laisné lèvent le voile sur les figures paradoxales du folklore espagnol, en entremêlant des partitions chorégraphiques et musicales (le 22 décembre à la Maison de la Musique de Nanterre). Comme dans Dumy Moyi, son précédent spectacles, François Chaignaud danse et chante dans des costumes qui mélangent plusieurs époques et font écho au décor inspiré de tapisseries historiques. Une pièce créée avec Nino Laisné, pensionnaire à l’Académie de France à Madrid, dont la musique est interprétée par quatre solistes issus d’ensembles de musiques anciennes ou folkloriques.
Au Channel de Calais, Feux d’Hiver se prépare à faire un retour en force du 27 au 31 décembre après huit ans d’absence. Pour les lève-tôt, tout commence à 7h30 avec un chant polyphonique, Quand s’ébruite le jour de Magali Gaudubois et Maxence Vandevelde, suivi d’une rencontre à 9h : Conversation au coin du feu. Après, ça ne s’arrête pas jusqu’à minuit passé. Une proposition toutes les demi-heures : sculpture de glace, divertissement magique, art forain, clown et acrobatie, cuisine de rue, musique, théâtre d’objets, mime burlesque, installation de feu et pour finir en beauté, des feux d’artifice différents chaque soir ! Avec Jacques Bonnaffé, Lalala Napoli, Jacques Livchine et Hervée de Lafond, Carabosse, Léandre, Claire Dancoisne… Et comme le dit si bien le Channel : Entrez libre. C’est dire…
Au Monfort, on retrouve le Terabak de Kyiv sous une nouvelle forme (du 28 décembre au 13 janvier) : cette fois-ci les filles de Dakh Daughters, un groupe de rock au féminin venu d’Ukraine, se joignent aux circassiens réunis par Stéphane Ricordel pour concocter ensemble un cabaret qui évoque les nuits parisiennes des années 50.
Enfin, réserver ses places de théâtre peut être aussi une judicieuse idée cadeau ! Otheatro a été fondé en 2014 à Paris par Benjamin Bir, acteur, auteur et producteur au théâtre. Son but : démocratiser et faciliter l’accès à un public nouveau aux spectacles vivants. Au choix, des coffrets de 5, 6 ou 10 places qui permettent de découvrir plus de 1000 spectacles par mois dans toute la France. Joyeuses fêtes et à l’année prochaine !
{"type":"Banniere-Basse"}