C’est un disque chaud et ensommeillé, un disque de cossard, assez dans la lignée du Home Made Ice Cream de Tony Joe White ou des chansons tirées du hamac de JJ Cale. Un disque dont les contours lénitifs ont si parfaitement accompagné l’été qu’on ne trouve qu’aujourd’hui l’énergie d’en parler. Dommage. La belle saison aurait […]
C’est un disque chaud et ensommeillé, un disque de cossard, assez dans la lignée du Home Made Ice Cream de Tony Joe White ou des chansons tirées du hamac de JJ Cale. Un disque dont les contours lénitifs ont si parfaitement accompagné l’été qu’on ne trouve qu’aujourd’hui l’énergie d’en parler. Dommage. La belle saison aurait mieux convenu à cette chronique, comme elle sied à Jeb Loy Nichols. Un drôle d’Américain celui-là, natif du Wyoming, mais tellement entiché de reggae qu’on a pu trouver, par le passé, son patronyme accolé à ceux de Lee Scratch Perry, d’Adrian Sherwood ou des mémorables Fellow Travellers. Son précédent album, Just What Time It Is, portait d’ailleurs la marque de cette passion exotique, où s’alliaient discrètement les rythmes nonchalants de la Jamaïque et le bagage d’un Yankee en goguette.
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Easy Now est différent et constitue un retour au bercail. Bercé de folk, de pop et de soul, il évolue sur un lien mélodique fort en figures libres et nuancées. La voix de Jeb Loy Nichols, à elle seule, est un enchantement. Sombre et fruitée à la fois, elle balance paisiblement d’intonations country en accents funky, au croisement rêvé d’un Willie Nelson et d’un Al Green. L’instrumentation, fine comme du papier bible, est au diapason, et l’écriture, touchée par la grâce. D’un classicisme qui n’a rien d’absolu, elle puise sa fraîcheur dans le mélange des genres, qu’elle culbute en souplesse, sans rien casser. Disque de fin de soirée ou de longue matinée, Easy Now s’écoute douillettement, comme un gage de farniente, une promesse de bonheur.
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