Give blood

Lorsqu’ils étaient dans Electric Soft Parade, Tom et Alex White étaient encore deux écoliers sages, s’appliquant à faire de la chouette pop dans les règles de l’art ? beaux arrangements, belles mélodies, belles harmonies’ Ils étaient doués, du genre à énerver les camarades et à réussir les contrôles sans jamais réviser. Tom et Alex White, à peine plus de 40 ans à eux deux, s’acoquinent aujourd’hui à un ancien British Sea Power et à un ingénieur du son pour former The Brakes ? et tous les quatre font leur crise d’adolescence. Leur cible : le pop-rock au sens large, qu’ils s’amusent à revisiter à toute vitesse, en se cognant dans les murs et en poussant des cris. Une visite perverse, où le pauvre subit toutes sortes d’outrages : chansons qui s’arrêtent après l’intro ? le single, Cheney, dure dix secondes ?, chorégraphies avec des pingouins (pour le tubesque All Night Disco Party)?

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Mais chez les Brakes, on n’est pas dans la pitrerie à tout prix : les choses sont faites avec humour, mais elles restent faites avec minutie. Les jeunots savent ce qu’ils doivent à leurs ancêtres et les respectent : on s’amuse en s’inspirant de Pavement, Weezer ou Roxy Music (Ring a Ding Ding), on bizute le country-folk (NY Pie), on fait des clins d’œil aux White Stripes ? en intitulant une chanson doucement folk Fell in Love with a Girl ?, on apprend les classiques nineties avec Sometimes Always de The Jesus & Mary Chain, ou on rend hommage à Lee Hazlewood et Nancy Sinatra avec une reprise de Jackson’ Le tour de force, c’est que les chansons ne sont pas des parodies de chansons, mais de vrais morceaux qui saisissent avec finesse l’esprit du genre – légéreté mélodique, refrains entêtants, guitares libérées ? et donnent à l’album cohérence et personnalité.