À la tête des maisons d’édition, de plus en plus de gestionnaires, de moins en moins de littéraires ?
Le 10 avril dernier, Leonello Brandolini, PDG de Robert Laffont (qui regroupe aussi Julliard, Nil, Seghers et Bouquins) depuis 1999, a été remercié par le groupe Editis, propriétaire des éditions, parce qu’il aurait refusé leurs propositions face à des résultats de ventes moins bons qu’avant (dûs à une crise qui touche tous les acteurs du secteur). Pour le remplacer, un gestionnaire, le PDG d’Editis Alain Kouck, a été choisi pour assurer l’intérim – mais un intérim de combien de temps ? Editis n’en est pas à sa première fois : en 2012, le groupe décapitait Plon (exit Olivier Orban) pour y installer le PDG des éditions First-Gründ (éditeur de la collection « Les Nuls »). Des signes sur lesquels on pourrait passer mais qui indiquent, même minoritaires pour le moment, un changement du visage de l’édition. Irait-on vers une édition sans éditeurs (véritables, littéraires), pour paraphraser le titre d’un ouvrage célèbre d’André Schiffrin, où il dénonçait une édition américaine de plus en plus tournée vers la rentabilité contre la littérature ?
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Moins grave, mais participant tout de même un peu de cette ambiance : en 2011, pour remplacer Olivier Rubinstein à la tête des éditions Denoël, c’est Béatrice Duval (ex-Presses de la Cité) qui avait été choisie par Gallimard (à qui appartient Denoël), avec pour axe la publication de livres à succès (polars, chick-lit, etc.). Leonello Brandolini nous manque déjà. Jean-Marc Roberts aussi. La nouvelle rassurante aura été la nomination par Hachette d’un éditeur véritablement littéraire, Manuel Carcassonne (Grasset), pour le remplacer à la tête des éditions Stock. Il prendra ses nouvelles fonctions le 1er juillet.
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