Il faut vraiment s’appeler Missy Elliott pour se faire pardonner un titre aussi couillon que The Cookbook (“Le Livre de recettes“), ou encore cette pose ridicule sur la pochette, derrière le même genre de micro vintage qu’Arielle Dombasle adore porter tout près de sa bouche. Cela étant, il faut aussi s’appeler Missy Elliott pour revenir […]
Il faut vraiment s’appeler Missy Elliott pour se faire pardonner un titre aussi couillon que The Cookbook (« Le Livre de recettes« ), ou encore cette pose ridicule sur la pochette, derrière le même genre de micro vintage qu’Arielle Dombasle adore porter tout près de sa bouche. Cela étant, il faut aussi s’appeler Missy Elliott pour revenir aux affaires en étant aussi compacte ? en à peine deux titres, produits par Timbaland ? et traverser dans un flow aussi classe que nonchalant ces instruments qu’elle aime décidément arythmiques et métalliques.
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De belles retrouvailles sur ce sixième album qui n’aura rien en commun avec toutes les métaphores que vous lirez bientôt : du genre « un album aux petits oignons », « une galette qui envoie la purée » ou autre « une tambouille de génie ». Car il est bien plus question de cul que de cuisine sur ce nouveau Missy : à bien y regarder entre les lignes et entre les jambes, The Cookbook est très certainement l’album le plus humide de la jeune femme, son plus « claque sur les fesses ».
Que ce soit en compagnie de Pharrell Williams sur le suintant On & On ? où les beats font d’étranges allers-retours ?, aux côtés de la bombe Ciara sur le single Lose Control, avec l’Anglaise M.I.A. (Bad Man) ou même toute seule sur Meltdown (où il est question de Jay-Z faisant le sexe à Beyoncé), la mère Missy se livre avec garçons et filles à une succession de poses très très suggestives. Elle multiplie les petits coups de langue derrière l’oreille qui, dans un cadre MTV Base traditionnel, pourraient apparaître un peu grossiers et téléphonés, mais qui, ici, parce que c’est fait par Missy, sont réellement excitants et sexy.
Car quand Missy Elliott fait sa chaudasse, c’est un peu comme quand PJ Harvey pose nue avec ses poils dans la baignoire ou lorsque Björk montre ses seins dans le clip de Pagan Poetry : on y croit parce que, sans mauvais jeu de mots, c’est fait à fond et jusqu’au bout. Tout est assumé, sans chichi, sans wah wah, et sur une production franchement inventive et léchée. Avec The Cookbook, on danse donc nu sur des titres toujours furieusement à l’avant-garde (Partytime), on se remue fort sur des constructions pop transgenres (We Run This revisite Apache avec des plumes partout), puis on s’accoude fatigué avec de vieux pirates old-school (Slick Rick). Excellente nouvelle dans le Landerneau r n’b : on sait désormais enlever le haut sans tirer vers le bas.
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