En Chine, il ne faut pas plus de 7 minutes aux caméras de surveillance pour vous retrouver dans la foule.
7 minutes. C’est le temps qu’il a fallu aux autorités de la ville de Guiyang pour retrouver, dans cette agglomération de 3 millions d’habitants, le journaliste anglais John Sudworth, au moyen de caméras de surveillance.
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Organisé avec l’aval des autorités, cette partie de cache-cache expresse visait à mettre en évidence l’efficacité du système de surveillance chinois, fondé sur la reconnaissance faciale.
Après avoir fait enregistrer sa photo dans la base de données de la ville, le journaliste de la BBC a entrepris de se rendre du commissariat à la station de bus. A peine arrivé, plusieurs alarmes se sont déclenché dans le centre de contrôle, provoquant son arrestation immédiate des agents présents dans la station.
Nouvelles technologies
Plus de 170 millions de caméras constituent aujourd’hui la trame d’un des réseaux de sécurité les plus denses du monde, et qui doit d’ici trois ans être augmenté de 400 millions de nouveaux appareils. Une ambition panoptique de grande envergure, d’une efficacité redoutable.
Toute personne ayant une carte d’identité est enregistrée dans le fichier. Il devient dès lors possible d’associer chaque visage à ses itinéraires, ses proches, et même sa voiture. Et de retracer les déplacements de chaque citoyen durant les sept derniers jours.
En plus d’un système de reconnaissance faciale, certains modèles sont dotés de scanner capables d’analyser les mouvements, afin d’anticiper une possible infraction. Et ce jusque dans les petites incivilités du quotidien : à Shanghai ou Shenzhen, les visages des piétons ne respectant pas la signalisation sont identifiés par des caméras et projetés sur des écrans présents dans la rue afin de leur montrer qu’ils ont été pris sur le fait. Un mise au pilori numérique, à valeur d’exemple.
Black Mirror
Avec ce réseaux, le gouvernement chinois entend devenir le leader de l’intelligence artificielle d’ici à 2030. Il s’est associé pour cela à l’entreprise Dahua Technology, développeuse du projet.
Si de telles caméras existent déjà dans d’autres pays, comme l’Italie ou les États-Unis, l’ampleur du projet associée au fichage administratif des citoyens et aux manquements en matière de l’homme du système judiciaire, ne manque pas d’inquiéter
Les autorités chinoises affirment n’utiliser ces données pour les « personnes normales » (sic) que dans le cas où elles auraient besoin d’aide. « Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craindre« , résume le journaliste. Pour l’artiste et opposant Ji Feng, ces mesures de surveillances sont une nouvelles façon pour le gouvernement chinois de contrôler la population et les éventuels dissidents.
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