Mardi soir se tenait la première cérémonie de remise des Y’a bon awards, sorte de César du racisme, organisés par l’association « Les Indivisibles ». Voilà les heureux vainqueurs.
A l’occasion de la semaine internationale d’action contre le racisme, l’association Les indivisibles menée par Rokhaya Diallo a organisé les Y’a bon awards. Plusieurs personnalités se sont vues décerner des trophées pour leurs préjugés « ethno-raciaux ». Etrangement aucune personnalité nommée n’a assisté à la cérémonie, ni n’est venu chercher son prix.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
La soirée a été animée par Aïssa Maïga, actrice et réalisatrice remarquée pour son rôle dans L’Auberge espagnole, ainsi que par Blanche, humoriste, révélée par le Jamel Comedy Club. Le footballeur Lilian Thuram faisait également parti du jury.
Dans la catégorie « Le bruit et l’odeur », Luc Ferry, ancien Ministre de la Jeunesse, de l’Education nationale et de la Recherche, est le grand gagnant. Ce prix lui a été attribué pour sa remarque sur LCI en 2006 : « Tous les quatres jours, une femme meurt sous les coups de son mari. Est-ce qu’il s’agit d’un phénomène endogène européen ou de traditions ? » Bats ta femme tous les soirs, si tu ne sais pas pourquoi, elle le sait » , c’est le fameux proverbe arabe. Donc est-ce qu’il ne s’agit pas de traditions importées ? »
Le prix « Les Envahisseurs » a lui été décerné à Sylvie Noachovitch, en 2007, candidate UMP dans le Val d’Oise rivale de DSK donc, et accessoirement avocate de l’émission Sans aucun doute de Julien Courbet (TF1). En juin 2007, l’affaire avait fait grand bruit, évoquant l’appétit sexuel de DSK lors d’un déjeuner, elle aurait déclaré « Moi, mon mari peut dormir tranquille. Dans ma circonscription, il n’y a que des Noirs et des Arabes. L’idée de coucher avec l’un d’eux me répugne ». Ses propos ont été relayés par Le Canard Enchaîné puis confimés par le journaliste Nicolas Poincaré.
Alain Finkielkraut, écrivain et philosophe, a été choisi dans la catégorie « Tu l’aimes ou tu la quittes » pour ses propos tenus dans le journal israélien Haaretz le 17 novembre 2005 : « En France, on aimerait bien réduire ces émeutes à leur dimension sociale, les voir comme une révolte des jeunes des banlieues contre leur situation, contre la discrimination dont ils souffrent, contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont des Noirs ou des Arabes avec une identité musulmane. Regardez ! En France il y a aussi des immigrés dont la situation est difficile – des Chinois, des Vietnamiens, des Portugais – et ils ne prennent pas part aux émeutes. C’est pourquoi il est clair que cette révolte a un caractère ethnique et religieux »
Aussi, Finkielfrauk a dit : « Les gens disent que l’équipe nationale française est admirée par tous parce qu’elle est black-blanc-beur. En fait, l’équipe de France est aujourd’hui black-black-black, ce qui provoque des ricanements dans toute l’Europe »
Eric Raoult, député maire du Raincy, pour rappel lors des émeutes de 2005, il avait été le premier à instaurer un couvre-feu dans sa ville, a quant à lui été recompensé « Pour l’ensemble de son oeuvre », morceaux choisis : « On n’est pas une communauté comme au village. Le Raincy, c’est pas Bamako ». Lors de la diffusion d’un documentaire de Michaëlle Gagnet (« Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? ») en février 2006, il répond à une question de Dogad Dogoui sur l’absence de Noirs au Parlement : « C’est pour un mariage blanc ? »
Pascal Sevran, l’ami des mamies reconverti au sarkozysme, a été « salué » « A titre posthume » pour son intervention dans Var Matin : « Les coupables sont facilement indentifiables, ils signent leurs crimes en copulant à tout-va, la mort est au bout de leurs b****, ils peuvent continuer parce que ça les amuse, personne n’osera leur reprocher cela, qui est aussi un crime contre l’humanité : faire des enfants, le seul crime impuni. On enverra même de l’argent pour qu’ils puissent continuer à répandre, à semer la mort » On s’en souvient.
Pour le prix « C’est arrivé près de chez vous », les nommés sont issus de témoignages. Un Français, né de deux parents Maliens et comédien passe des castings estampillés « type africain » pour des publicités et n’est jamais retenu. « Pourquoi ? »
« Vous ne faites pas assez Africain »
« Ca veut dire quoi ? »
« Vous n’avez pas de grosses lèvres »
No comment.
Enfin, le prix de « L’académie bien française » va à l’ouvrage Ou va la France ? écrit par Yvan Rioufol, journaliste au Figaro. Les passages en question : « Jamais les immigrés arméniens, russes, italiens, polonais, espagnols, portugais ne tinrent rigueur à la France de leurs éprouvantes conditions de vie et d’une législation qui, votée par la gauche en 1932, réservait le travail aux Français et se gardait la liberté, sous le Front populaire (lois de 1938) de dénaturaliser et d’expulser au moindre prétexte. Jamais les Asisatiques d’aujourd’hui ne se sont plaints de n’être pas respectés, leitmotiv des cités musulmanes. Les rebelles ne méritent pas tant de sollicitude ».
Politiques, éditorialistes ou sportifs, cette cérémonie nous rappelle que le racisme continue d’exister en France. L’association Les Indivisibles, à travers les Y’a bon awards, parodie des César, tentent de se battre contre le racisme, avec une arme bien identifiée : l’humour.
{"type":"Banniere-Basse"}