Disparition possible du kebab en Europe ? Derrière cette fake news, l’autorisation par la Commission européenne, mercredi 13 décembre, de phosphates dans les viandes surgelées.
Les sandwichs turcs risquent-ils d’être interdits dans l’Union européenne ? Ces derniers jours, la nouvelle a fait trembler les amateurs de kebab. Mais qu’ils se rassurent, le mouton a la peau dure.
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Relayée et déformée, cette info ne concernait pourtant pas la disparition du kebab, mais l’interdiction des phosphates utilisés pour lier la viande de mouton à sa broche. Mercredi 13 décembre, à l’issue d’un vote ultra serré (à 3 voix près), les députés européens se sont prononcés en faveur de l’autorisation de ces additifs dans la viande de kebab surgelée.
Salade tomates oignons, et un supplément de phosphates
Les diphosphates, triphosphates et les polyphosphates (E338-452) sont des agents d’aspect et de texture utilisés par les industriels. Interdits jusque-là dans les préparations à base de viande, leur utilisation dans les produits surgelés était, d’un point de vue légal, indéterminée. Pour pallier ce flou juridique entourant leur exploitation, les représentants des kebabs allemands ont demandé à la Commission européenne de légiférer pour les autoriser dans toutes les viandes de kebab surgelées. Et régulariser une pratique déjà courante dans bon nombre de restaurants. Ces agents phosphatés contribueraient à garder la viande souple et moelleuse, et aident à l’homogénéité de sa cuisson.
Controversés
Pour les écologistes, qui dénoncent des risques pour la santé publique, la présence de phosphates est une atteinte aux droits des consommateurs. Selon le député européen hollandais Bart Staes, c’est « un jour sombre pour la santé publique. » Dans son communiqué de presse, il évoque des risques inutiles et dangereux liés à la consommation de ces additifs.
Een donkere dag voor de volksgezondheid. Fosfaat in #kebab toch toegelaten wegens tekort van drie stemmen. De populistische campagne van de @EPP & @cdenv is je reinste populisme en zeker geen verdediging van gezondheid of consumentenrechten! https://t.co/YPi0p0jIl2 pic.twitter.com/1wabvqHeqh
— Bart Staes (@BartStaes) December 13, 2017
[Un jour sombre pour la santé publique. Phosphate encore autorisé à seulement trois voix près. La campagne de @EPP & @cdenv est du pur populisme et certainement pas une défense des droits de la santé du consommateur !]
Pour les opposants aux phosphates, la consommation du phosphore dans les aliments augmenterait les risques cardiovasculaires. Ils soulignent également la possibilité d’alternatives, visant à remplacer ces additifs jugés nocifs.
Si l’on ne connait pas encore précisément les effets des phosphates sur la santé, une étude visant à évaluer leur dangerosité réelle est prévue pour la fin de l’année 2018.
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