Pour son deuxième album, Bertrand Burgalat a eu une bonne idée : demander à son amie Elisabeth Barillé d’aller le décrire à des officiers de la police judiciaire. Résultat : sur la pochette du disque, un vrai portrait-robot qui fait peur. Après ça, pour son deuxième album, Bertrand Burgalat s’est surtout contenté d’idées : comme […]
Pour son deuxième album, Bertrand Burgalat a eu une bonne idée : demander à son amie Elisabeth Barillé d’aller le décrire à des officiers de la police judiciaire. Résultat : sur la pochette du disque, un vrai portrait-robot qui fait peur. Après ça, pour son deuxième album, Bertrand Burgalat s’est surtout contenté d’idées : comme demander à des amis (Tobby Dammitt des Residents, April March ou encore la femme de Robert Wyatt) de venir avec lui titiller des instruments fous (bouzouki, mandoline). Résultat : à l’intérieur du disque, un vrai portrait-bobo qui fait peur. Et du bobo, cet album en fait à la musique. Avec son lot de collaborations distinguées, il ressemble surtout à un fantasme de journaliste : un album dont on pourrait s’amuser à dire qu’il convie Kraftwerk et Soft Machine à dîner, organise un super apéro entre Brian Wilson et Daft Punk, fait danser les horribles AS Dragon avec Brian Eno. Et patati et patata. En vrai, Portrait-robot ne fait pas rêver grand monde.
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On peut certes saluer le piano 60 s se baladant sur le duvet electro de Ripples ? un titre qui n’aurait pas détonné sur le dernier album d’Octet ?, sourire des chouettes histoires de Noël sur ordonnance, ou encore reconnaître la finesse ? rare en France ? de la production. Mais on peut surtout s’y ennuyer, rester de marbre devant cette musique comme devant une peinture réalisée par un manchot, le pinceau dans la bouche ? aussi précise et impressionnante que froide et vaine. « Je suis seul dans ma chanson« , annonce Burgalat dès le sixième titre. Qu’il se rassure, il aura bientôt plein d’amis. Avec ce disque bourré de références et vide d’émoi, il vient de composer la BO de la prochaine Convention du disque, porte de Champerret.
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