Sans honte et sans limites, les Français explorent avec sensualité l’electro-pop des seventies. A découvrir en écoute et en live.
Ça fait tellement longtemps qu’on écoute Chateau Marmont sur CQFD ou MySpace et qu’on croise ce nom associé à une élite de la pop oblique (remixes pour les copains Parisiens de Koko Von Napoo ou Poney Poney, mais aussi pour le gratin international, de Midnight Juggernauts à La Roux) qu’on aurait fini par croire les Parisiens à la tête d’un catalogue déjà joufflu.
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Mais non : Solar Apex, pour la bonne maison Institubes, est leur premier single. Et pour cette carte de visite, Chateau Marmont n’a pu s’empêcher de servir un plantureux CV, une véritable déclaration d’intention. De François de Roubaix à Jean-Michel Jarre, de Francis Lai à Sébastien Tellier, quelques îlots délimitent ainsi vaguement ce vaste triangle des Bermudes où s’est abimée en mer toute notion de bon goût, de chasteté, de prudence. Car là où l’electro-pop actuelle se nourrit strictement d’eighties et de claviers polyphoniques, le rétrofuturisme de Chateau Marmont se souvient surtout de la préhistoire du genre, quand les premières rengaines synthétiques ébahirent la France de Giscard.
Une époque floue où l’urgence de la nouveauté et le manque de recul n’avaient pas encore permis de hiérarchiser ces nouveaux venus qui se côtoyaient miraculeusement dans les charts, de Kraftwerk à Hot Butter (le diabolique Popcorn), de Space (le groupe de Didier Marouani – chercher Magic Fly sur Dailymotion et penser à Daft Punk !) à Moroder/ Donna Summer. C’est cette époque naïve et optimiste, quand on pensait vraiment que l’homme allait vivre dans l’espace au lieu de claquer du bec ici, quand on pouvait encore s’offrir l’utopie, que ressuscite cette pop aussi comique que cosmique.
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