Pour donner suite à l’indigeste Heathen Chemistry, il aura fallu un marathon long de plus de deux ans, et une poignée de faux départs, notamment dûs à la nomination, au poste d’arbitres/producteurs, de Death In Vegas. Et c’est à Los Angeles, non plus avec le fidèle Owen Morris mais avec l’Américain Dave Sardy à la […]
Pour donner suite à l’indigeste Heathen Chemistry, il aura fallu un marathon long de plus de deux ans, et une poignée de faux départs, notamment dûs à la nomination, au poste d’arbitres/producteurs, de Death In Vegas. Et c’est à Los Angeles, non plus avec le fidèle Owen Morris mais avec l’Américain Dave Sardy à la production, que Don’t Believe the Truth, sixième album d’Oasis, a finalement vu le jour. Non seulement les frérots ne vont pas se séparer de sitôt, mais Oasis est même devenu, plus que jamais, un groupe : chaque membre a en effet participé à la composition de Don’t Believe the Truth, premier album d’Oasis à dévoiler un père Noel aussi indulgent, complètement détendu de la flûte. Hélas, cette nouvelle répartition du travail est sans doute à l’origine du principal reproche que l’on peut faire à Don’t Believe the Truth : Noel y chante, bien mais sans éclat, la plupart des meilleurs morceaux, Liam y interprète parfaitement les plus médiocres. C’est peut être là la malédiction d’Oasis : Noel composera toujours cent fois mieux que Liam, lequel chantera toujours cent fois mieux que son frère.
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C’est donc lorsqu’ils se réunissent pour Let There Be Love, dernier morceau de l’album, que la magie peut opérer à nouveau. Liam y chante merveilleusement bien les couplets tandis que Noel assure plus calmement le refrain ? à la manière du titre qui, il y a presque quarante ans, achevait le Sgt. Pepper des Beatles, partagé à l’époque entre un Lennon bigot et un Macca plus séculier. Pour le reste de l’album, à défaut de lui attribuer le prix de « meilleur disque depuis Definitely Maybe » pour lequel le groupe, son label et ses fans semblent concourir depuis quelques semaines à grands coups de déclarations dithyrambiques (les mots « chef-d’œuvre » et « miracle » ne méritent pas leur place dans cet article), on lui reconnaîtra néanmoins certaines qualités, absentes des trois précédents disques.
On retrouve tout de même quelques morceaux ratés : l’inutile A Bell Will Ring, le grotesque Keep the Dream Alive ou encore le single Lyla. On applaudira en revanche le psychédélique Mucky Fingers, le guilleret The Importance of Being Idle (dans la veine de l’admirable She s Electric), le beau Love Like a Bomb et sa valse, ou encore le très drôlement intitulé Part of the Queue ? où Oasis reconstruit avec une exactitude déconcertante le son de ses chéris les La s, tout en évoquant le thème, ô combien essentiel, de l’attente à la caisse du supermarché, préalable à l’acquisition d’une brique de lait. Au final, si Don’t Believe the Truth ne provoquera certainement pas d’hallucinations chez les détracteurs des frères Gallagher, il donnera enfin ? et c’est pas trop tôt ? aux fans d’Oasis quelques raisons valables de faire bravo à la fin du morceau.
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