Manuel Bienvenu est de cette génération grimpante, postnéochanson française, élevée par les Anglo-Saxons tordus plutôt que par les songwriters classiques. Comme chez Sébastien Schuller ou Syd Matters, il compose ses morceaux troublés comme des mirages, des chansons à l’expérimentation non-violente, déformées par des voiles ondulants de chaleur ou par les oscillations aléatoires des courants sous-marins. […]
Manuel Bienvenu est de cette génération grimpante, postnéochanson française, élevée par les Anglo-Saxons tordus plutôt que par les songwriters classiques. Comme chez Sébastien Schuller ou Syd Matters, il compose ses morceaux troublés comme des mirages, des chansons à l’expérimentation non-violente, déformées par des voiles ondulants de chaleur ou par les oscillations aléatoires des courants sous-marins.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Disque précieux pour l’évasion quotidienne, Elephant Home ouvre ainsi de nouvelles perspectives, passionnantes car bancales, mouvantes sous les infimes variations de lumière et de couleurs qui traversent l’album de part en part. Il rappelle les heures cinglées du premier album de Sébastien Tellier (Speechloss), les explorations majeures de Brian Eno ou la grandeur spirituelle d’un Robert Wyatt (l’onirique ouverture Tango on the Sidewalks).
La multi-instrumentation du faux solitaire est appliquée dans une délicatesse sans bornes, ses arrangements étranges et ciselés s’émulsionnent en une écume aérienne, ses mélodies presque illogiques semblent n’en faire qu’à leurs fortes têtes. Quand quelques coups de sang (l’angoissant, sombre mais plutôt drôle How We Forgot to Steal the Queen’s Crown) ou quelques étrangetés poussées à leur paroxysme mènent à la lisière des cauchemars diurnes, les autres titres ouvrent ainsi merveilleusement la porte des territoires du songe.
{"type":"Banniere-Basse"}