Benoît Hamon a admis ces derniers jours “une porosité” possible avec la France insoumise. Mais quoi qu’il arrive, c’est au-delà des appareils qu’il faut envisager un reboot total.
Voilà maintenant plusieurs mois que la gauche dans son ensemble est à terre. Le PS d’abord, toujours brisé par le score anecdotique à la présidentielle de son candidat Benoît Hamon, qui a depuis quitté le building pour veiller, comme il le disait encore le week-end dernier, à la construction d’un “grand mouvement moderne” qui se nomme Génération.s.
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La France insoumise, active mais isolée, et dont l’énergie (celle de François Ruffin en tête) ne parvient pas encore à combler le vide idéologique créé par la prise de pouvoir d’Emmanuel Macron et de son parti En marche !, se cherche encore. Et puis Les Verts, disparus Les Verts. Sans même parler de Manuel Valls qui, disparu lui aussi, ne songe qu’à diviser.
Hamon admet “une porosité” possible avec les convictions de Mélenchon
Avec huit mois de retard, Benoît Hamon a admis ces derniers jours “une porosité” possible avec les convictions de Jean-Luc Mélenchon, et même avec Jean-Luc Mélenchon lui-même. La France insoumise, dans son ensemble, et via des messages sur Twitter, n’a pas fermé la porte à Hamon, faisant de la question de l’Europe un préalable nécessaire.
Si discussion il y a, nul doute que Les Verts, emmenés par un Julien Bayou, se joindraient à cette danse pour le moment assez timide. Mais à ce jeu des signaux manque la matière, celle sur laquelle on s’appuie pour réellement construire. Des idées, un corpus, une colonne vertébrale.
Plus épineuse qu’il n’y paraît, cette “reconstruction” de la gauche, de ses convictions, de ses bases idéologiques, de ses aspirations, de ses missions, passe par un travail intellectuel qui pour le moment ne se fait pas, car il ne dispose d’aucun cadre, d’aucune voix forte.
C’est au-delà des appareils qu’il faut envisager un reboot total
C’est au-delà des appareils ou de ce qu’il en reste qu’il faut envisager un reboot total et la remise à flot de véritables valeurs d’opposition (un mot qui lui-même semble avoir disparu) : les récentes décisions du gouvernement devraient, quasi mécaniquement, finir de les susciter, voire les ressusciter.
La gauche est en sommeil, un sommeil profond, une quasi-hibernation de laquelle elle doit sortir au plus vite. L’urgence est déjà là, le travail à effectuer considérable certes, mais il se doit d’être accompli.
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