Dans un long texte au style pamphlétaire, Jean-Luc Mélenchon répond violemment au “traquenard” dont il se sent la victime suite à son passage dans “L’Émission politique” de France 2.
« Ça m’apprendra à accepter les invitations de n’importe qui. » Jean-Luc Mélenchon l’a mauvaise, après son passage dans L’Émission politique de France 2, le 30 novembre. « Ce que nous avons vu ce soir-là, ce n’est plus du journalisme, ce n’est plus une émission du service public, c’est juste un règlement de comptes entre une équipe de gens prête à toutes les mystifications pour frapper le principal opposant politique à ses employeurs », dégaine le leader de la France insoumise dans un florilège de punchlines, parsemées d’allégations plus douteuses. Le tout publié dans un long billet de blog, mis en ligne le lundi 4 décembre.
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S’il reconnaît que son « premier sentiment n’est pas la colère mais la déception », Mélenchon ne retient pas les coups. A propos de la présentatrice, Léa Salamé : « Quand elle m’a pris à partie sur mon patrimoine de riche, moi le fils d’un postier et d’une institutrice, j’aurais pu lui en jeter de bien bonnes à la figure en matière de patrimoine et de famille. »
Un « traquenard »
Jean-Luc Mélenchon a qualifié L’Émission politique de « traquenard » où la présentatrice l’a « abusé et sciemment endormi. » Il poursuit : « J’ai donc dû affronter deux heures de pièges à deux balles, de mensonges et d’abus de pouvoir médiatique, au lieu de la belle soirée de réflexion politique à laquelle j’avais naïvement cru. Léa Salamé est juste une personne sans foi ni loi. »
Nathalie Saint-Cricq, en charge du volet politique de l’émission, est présentée comme « figure de proue » d’une « politicaille psycho-minaudante ». Plus loin il ajoute : “Elle ne comprend pas la moitié des sujets dont on discute » et « elle gouverne avec cette hargne caractérielle qui est la signature des faibles. »
Une séquence a particulièrement fait parler d’elle lors de la diffusion de l’émission. Celle où deux personnes présentées comme issues de “la société civile” débattent avec l’invité. Pour Jean-Luc Mélenchon, c’est un « exercice de supercherie, (…) où des guignols viennent jouer un rôle sous une fausse identité. »
« Ce genre de racolage ne fonctionne pas avec moi«
Ainsi, Laurence Debray a interpellé le député de Marseille sur la question du Venezuela. « Quelle genre de ‘dialogue’ imaginer quand sous couleur des ‘Français de la société civile’ on vous confronte à une illuminée comme cette madame Laurence Debray ? La mine curieusement écarquillée, elle vient réciter les éléments de langage de l’extrême droite vénézuélienne comme un piano mécanique.”
Le tribun raconte qu’il a déjà eu affaire à elle : « Naguère, elle m’avait d’ailleurs envoyé un SMS pour m’inviter à répondre a ses question pour un article dans L’Opinion. Elle tenta la supercherie en signant : ‘fille d’un de vos fans’. Ce genre de racolage ne fonctionne pas avec moi. Je lui avais répondu : ‘l’intelligence et la culture ne s’héritent pas.' » Il conclut en évoquant « un personnage rongé de narcissisme, prenant en otage le nom et l’histoire de son père pour le salir en public. »
Au passage, il s’en prend à Mediapart et à son équipe dirigeante : un « journal d’appui à tous les ennemis des gouvernements de gauche latino-américains ». Le pureplayer avait indiqué que Jean-Luc Mélenchon n’aurait jamais eu la même attitude face à un homme. « Le trio de grands machos qui règne sans partage à Mediapart, Plenel, Mauduit et Broué, est au trotskisme dont ils sont issus tous les trois ce que madame Debray est à son père. Un reniement dégoûtant. »
Dans la suite de ce très long billet de blog, intitulé Le lendemain de l’émission et publié lundi 4 décembre, Jean-Luc Mélenchon prend soin de revenir, point par point, sur chaque élément de l’émission. Sa critique envers les journalistes est virulente : « Ce sont rarement des aigles que nous rencontrons dans ces conditions sur ces plateaux. La peur de se faire prendre en défaut, l’obligation de plaire aux maîtres du moments et les liens personnels forment le pire des cocktails pour donner un moment de déchéance comme celui que j’ai du subir ce soir-là. » On devine en filigrane qu’il ne risque pas de répondre positivement de nouveau à une émission du service public. Sa conclusion est alors lapidaire : « La clim, c’est malsain. »
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