Les nuages s’accumulent sur Donald Trump autour de ce qu’on appelle désormais l’affaire russe. Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale, a reconnu avoir menti au FBI, plaidé coupable et accepté de coopérer avec la justice.
Sale week-end pour Trump et ses équipes. Le 45e président des Etats-Unis a essuyé un revers dans l’enquête sur l’ingérence russe lors de la campagne présidentielle: Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité de Trump, a plaidé coupable d’avoir menti au FBI dans l’enquête sur les liens supposés entre le candidat républicain et la Russie.
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Le général Flynn est notamment accusé d’avoir demandé à l’ambassadeur russe à Washington, Sergueï Kislyak, à ce que Moscou réagisse avec retenue aux sanctions prises par Obama contre les piratages informatiques russes pour influer sur le scrutin présidentiel.
Un véritable camouflet pour Donald Trump, qui a aussitôt répliqué par une série de tweets assassins envers le FBI et son ancien directeur, James Comey.
Trump accusé d’obstruction à la justice
I had to fire General Flynn because he lied to the Vice President and the FBI. He has pled guilty to those lies. It is a shame because his actions during the transition were lawful. There was nothing to hide!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 2, 2017
« J’ai dû virer le général Flynn parce qu’il a menti au vice-président et au FBI. Il a plaidé coupable de ces mensonges. C’est dommage parce que ses actes durant la transition étaient légaux. Il n’y avait rien à cacher! »
Ce tweet fait l’effet d’une bombe. Pour de nombreux commentateurs, Trump sous-entend ici qu’il était au courant des mensonges de Flynn lors de son audition au FBI.
https://twitter.com/waltshaub/status/937010410946953218?ref_src=twsrc%5Etfw&ref_url=http%3A%2F%2Fwww.20minutes.fr%2Fmonde%2F2180807-20171204-affaire-russe-trump-contre-fbi-chronologie-long-week-end-tweetaille
« Etes-vous en train d’admettre que vous saviez que Flynn avait menti au FBI quand vous avez demandé à Comey de laisser Flynn tranquille ? (…) », s’est interrogé Walter Shaub, ex-directeur de l’éthique au sein de l’administration.
Il n’en fallait pas plus pour que le président soit accusé « d’obstruction de la justice » par la Commission judiciaire du Sénat.
https://twitter.com/NicolasGachon/status/937570202266558464
« Rendre sa grandeur » au FBI
So General Flynn lies to the FBI and his life is destroyed, while Crooked Hillary Clinton, on that now famous FBI holiday “interrogation” with no swearing in and no recording, lies many times…and nothing happens to her? Rigged system, or just a double standard?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 3, 2017
« Donc le général Flynn ment au FBI et sa vie est détruite, tandis qu’Hillary Clinton la véreuse ment plusieurs fois (…) et rien ne lui arrive à elle? Le système est-il corrompu, ou c’est juste un double standard? », s’interroge Trump.
Après avoir profité de la situation pour rappeler l’affaire des mails de Clinton, Trump s’est emporté contre tout le système judiciaire américain. Et s’est attaqué frontalement à Comey, l’ancien patron du FBI.
After years of Comey, with the phony and dishonest Clinton investigation (and more), running the FBI, its reputation is in Tatters – worst in History! But fear not, we will bring it back to greatness.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 3, 2017
« Après des années de Comey à la tête du FBI, avec l’enquête malhonnête et charlatanesque sur [les mails de] Clinton (et plus), sa réputation est en lambeaux (…). Mais ne vous inquiétez pas, nous lui rendrons sa grandeur »
La critique n’est pas nouvelle, mais elle a de quoi surprendre. Car le président des Etats-Unis ne s’en prend pas seulement à l’ancien patron du FBI, mais à l’ensemble de l’institution. Jusqu’alors, Trump s’était gardé de critiquer ouvertement la police fédérale. « Le FBI est l’une des institutions les plus respectées de notre pays, et aujourd’hui marquera un nouveau départ pour l’agence phare de notre appareil judiciaire », déclarait-il dans un communiqué, en mai.
Sur son Instagram, James Comey, limogé le 9 mai dernier, s’est fendu d’un post qui sonne comme une réponse à Trump : « Mais que le droit jaillisse comme une source, la justice comme un torrent qui ne tarit jamais« . Le message est on ne peut plus sibyllin.
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