Les quatre cents coups d’une bande de punks colombiens filmés à l’arrache.
Un premier opus presque façon film-tract (et trash), tellement modeste que son titre désigne ses héros comme n’étant “personne”. Cela donne une idée de cette œuvre brute, en noir et blanc grisâtre, dénuée de scénario alambiqué, qui traduit de façon diffuse l’ambiance d’un milieu social et d’une ville. Et qui, en filigrane, dévide malgré tout un fil narratif assez clair.
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Ça se passe en Colombie, dans la grande ville de Medellín, ex-plaque tournante du trafic de coke, et ça rappelle assez par son sujet et ses personnages le récent Los Hongos d’Oscar Ruiz Navia, autre film colombien, situé lui à Cali. Mais le geste de Mesa est bien plus simple et radical. Il suit les (in)activités de quelques glandeurs à peine sortis de l’adolescence qui vivent chez leurs parents dans les équivalents locaux des favelas. Ils naviguent dans les rues, font la manche comme jongleurs ou acrobates, et sont avant tout les piliers d’une scène punk hardcore qui semble encore en pleine effervescence dans cette région du globe (comme quoi, le no future d’il y a quarante ans n’a jamais de fin).
Un film manifestement autobiographique, tourné avec d’authentiques figures de la ville, sous forme de petites saynètes amoureuses, violentes et surtout festives, avec pour but final de fuir cet horizon relativement médiocre et bouché en partant sur la route, vers le sud du continent. Une proposition engageante par un cinéaste plein de fougue et de promesses à suivre.
Los Nadie de Juan Sebastián Mesa (Col., 2016, 1 h 24)
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